[SEXY LITTLE BITCH.]

No, I'm not jealous. I just don't like him.

J'ai vraiment essayé, je vous jure que j'ai essayé de ne pas m'en mêler cette fois, mais voilà...Je n'ai pas pu me retenir d'aller voir qui c'était, juste voir, juste pour savoir quelle tête il a...si je le connais ou pas. J'allais juste regarder rien de plus, sauf qu'une fois mon observation faite...j'ai continué à le regarder planté là sur la plage à attendre, l'air nerveux comme n'importe quel mec le serait quand il attend de voir apparaitre la fille avec qui il a rendez-vous. Il doit être en train de se demander s'il a l'air assez bien, si elle ne va pas lui poser un lapin ou encore ce qui va se passer dans la soirée s'il a de la chance...moi je me fiche un peu de ses états d'âme, c'est ce dernier point qui me pose problème. Ce qu'il peut se passer dans la soirée s'il a de la chance ? Je voudrais bien savoir moi aussi, malheureusement pour lui, il n'a pas de chance, pas de chance que j'ai su qu'il avait une date avec Layla Kingston, ma Layla. Bon d'accord...ce n'est pas la mienne, mais quand même...c'est ma meilleure amie, je devrais avoir un droit de veto sur ses fréquentations... Non ? Je m'en fiche de toute façon. Et je sais que j'ai dit que j'allais juste regarder mais voilà comme je disais, à l'observer comme ça, mi- nerveux, mi- impatient à l'idée de peut-être se faire la jolie blonde -et tant pis si ce n'est pas ce qu'il pense réellement-, je n'ai pas pu me retenir d'intervenir. Je sais que je ne devrais pas, ce n'est pas mes affaires et bla bla bla, mais j'aurai bien le temps pour les remords plus tard. Ce n'est pas comme si c'était nouveau non plus, dans l'art d'agir et réfléchir après, je suis quand même le maître. Une fois de plus, une fois de moins, qu'est-ce que ça peut bien faire ? Cela dit, je préfère éviter de faire trop de vague, alors même si j'ai une brulante envie de lui en foutre une, je décide d'y aller plus subtilement...plus gentiment faut voir...la gentillesse et moi on est souvent en désaccord alors...Après pour certains ça peut sembler assez difficile de se pointer devant quelqu'un comme ça pour lui bousiller sa soirée, mais dans mon cas, manquer de tact, ce n'est pas vraiment rare non plus. Je m'approche donc du type, l'air de rien pour m'arrêter à sa hauteur et lui sourire aimablement -après on dira que je ne fais pas d'effort-. «Aloha mec !» Oui d'accord, blasphème ! Je ne devrais pas mêler l'Aloha à ça, après tout ce que j'ai l'intention de faire c'est très de loin du fait de distribuer de l'amour et de la compassion. Il me regarde, légèrement perplexe, me souriant à son tour, avant de regarder distraitement plus loin. «Hey ! On se connait ?» J'hausse les épaules, pas très intéressé à me lancer dans les banalités d'usage de toute façon, je préfère en venir au vif du sujet. «Ton rendez-vous....elle viendra pas.» Cette fois il me regarde plus sérieusement, prenant le temps de me dévisager de la tête aux pieds. «Je t'ai déjà vu toi...t'es le surfeur...je peux savoir de quoi tu me parles ?» Je lui souris à nouveau, mais bien plus bêtement cette fois. «T'avais un tête à tête avec Layla Kingston non ? Elle viendra pas...évite d'être humilié et rentre chez-toi.» Son regard se fait plus impatient, de toute évidence mon intrusion ne lui fait pas plaisir. Je m'y attendais un peu cela dit. «Écoute...c'est quoi le problème mec ? J'ai un rendez-vous avec elle, je compte bien l'attendre...alors...je sais pas trop t'es qui...mais dégage ok ?» Il s'éloigne un peu, mais de toute évidence il n'a pas l'air de savoir à qui il a affaire. Je le regarde quelques instants, avant de rouler les yeux et revenir à la charge. «Ok...je crois que tu m'as pas très bien comprit...Un, tu me dis pas de dégager de la plage...deux, Layla...c'est hors limite et trois...casse-toi avant que je me fâche, j'ai décidé d'être sympa...tu voudrais pas que je change d'idée hum ?» Cette fois il a l'air d'hésiter un peu, ce qui est une preuve d'intelligence à mon avis. «T'es qui au juste ? T'es pas son frère, t'es pas son petit-ami non plus...» Je souris, me rapprochant de lui juste histoire de lui foutre un peu de pression. «Je suis l’ennemi de Cupidon, je l'empêche de planter ses petites flèches d'amour...alors si tu veux pas que je t'en fous une en pleine gueule...bouge ton petit cul de ma plage et oublie la blonde, elle est pas pour toi !» Grossier ? Oui et alors ? Je reste fidèle à moi-même et apparemment ça semble réussir puisqu'il a l'air un peu refroidit. Il y a deux possibilités maintenant, soit il insiste, poussé par une montée de testostérones et le besoin de prouver qu'il est le plus fort, comme tout bon mec le ferait, soit il décide que cette fille ne vaut pas la peine qu'il risque de se prendre des coups....comme tout bon mec le penserait. Et visiblement, il choisit l'option de facilité puisqu'il se retourne, pour lever le camp. «T'es vraiment qu'un con mec !» Je lui souris avec mon arrogance habituelle. «C't'un plaisir, sans rancune !» Et j'ai un peu honte de l'avouer, mais là, je suis plutôt fier, enfin...jusqu'à ce que je pivote sur moi-même et que je croise le regard de...Layla ?.........Oops ? ou....Outch ?....faut voir.

Elle me fixe quelques instants avant de se retourner et là pas besoin d'avoir un diplôme en psychologie pour savoir qu'elle est en colère, même le dernier des imbéciles le pigerait. Elle ne demande pas son reste et file plus loin. Et s'il y'a quelques instants j'étais fier de mon coup, là j'ai plutôt honte de moi. Évidemment ce n'était pas supposé se passer comme ça, elle ne devait pas me voir faire, comme les autres fois où j'avais joué à ce petit jeu...Et comme je l'ai mentionné...c'est après que je réfléchis, toujours une fois que le mal est fait. J'attends qu'elle soit presque disparue de mon champ de vision avant de me décider à me lancer à sa suite. Honnêtement, je n'ai aucune idée de ce que je vais pouvoir lui dire, mais je vais improviser, ça n'a pas vraiment été un problème de le faire avec ce type, je devrais être capable de recommencer. Quoiqu’avec Layla, c'est toujours plus difficile, parce que je n'ai pas l'option d'être méchant, j'ai horreur de lui faire du mal, même si je semble incapable de ne pas le faire parfois. Heureusement avec les lourds nuages dans le ciel qui annoncent le mauvais temps, la plage est assez dégagée et je n'ai pas trop de problème à la repérer plus loin. Je me dirige aussitôt dans sa direction, jusqu'à être à proximité. «Layla attend ! C'est pas ce que tu penses...» Hum ouais...non...enfin, bref. Je m'arrête, attendant qu'elle se retourne face à moi, tout en ayant pas très envie qu'elle le fasse. Et j'entendrais presque Robby me demander pour la millième fois c'est quoi mon problème et pourquoi je ne peux jamais m'empêcher de faire une connerie. Entre nous ce sont de très bonnes questions...c'est plus fort que moi tout simplement. «...Layla, je peux tout t'expliquer...» En fait non pas vraiment, mais tant qu'à avoir commencé les conneries, aussi bien continuer sur ma lancée, je suis plutôt bien partie et puis pour m'enfoncer aussi je suis plutôt doué.

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

« Alors? Dit moi TOUT Layla Kingston! » La blondinette jeta un coup d'oeil au message texte qu'elle venait de recevoir de sa meilleure amie. Parfois, Riley s'excitait vraiment que pour un rien. Y étant habituée, elle lui répondit en retour d'un simple : « dire quoi? », posant ensuite son téléphone près du miroir où elle arrangeait ses cheveux. Question d'avoir de belles boucles ordonnées. Normalement, avec le vent, puis le sable de la plage, sa tête ne ressemble pas à grand chose. Layla n'était vraiment pas du genre à ce pouponner, mais elle avait une excuse pour aujourd'hui. « Comment il est? Beau. Grand, musclé, sexy!? » Nouveau message texte. De mieux en mieux. Terminant de jouer dans ses cheveux une fois pour toute, elle laissa échapper un mince soupire. Évidemment, elle avait UN seul rendez-vous galant que Riley organisait pratiquement son futur mariage en invitant Hilo au complet! Elle en faisait un plat, alors que de son côté, elle aurait préféré se dire qu'il s'agissait que d'une petite soirée avec un charmant jeune homme rencontré cette semaine. Un truc relaxe. Ça ne l'engageait à rien et puis si elle ne voulait pas le revoir ensuite pour x raison, elle le pourrait très bien. « Riley, je te dirais rien » Comme ça elle arrêterait peut-être de la harceler de questions! Jetant un coup d’œil à son garde robe, elle prit un petit moment pour choisir ce qu'elle pourrait enfiler comme tenue, car non elle ne sortirait pas en simple serviette de bain. Ni en traditionnel mini short et haut camisole. Après mure réflexion, elle enfila une robe de plage turquoise confortable, mais qui faisait également propre et simple. Pas besoin d'un truc très osé, ce n'était pas son genre et puis les talons aiguilles et la mini jupe n'étaient pas pratique pour un rendez-vous à ocean park. Une fois bien préparée, elle quitta sa chambre pour descendre à l'étage du bas. Visiblement, sa sœur était sortie, mais elle prit quand même la peine de lui laisser un petit mot qui lui indiquait qu'elle sortait pour la soirée. Au cas où elle s’inquiéterait. « Layla, je suis ta meilleure amie, crache le morceau ou je te renie pour la vie! » Bon et il était où le bouton off sur ce téléphone, hum? Levant les yeux au ciel, elle ouvrit la porte extérieure pour faire rentrer le chien avant de partir, puis envoya un tout dernier message à la rouquine trop curieuse. « Elliot, 25 ans, cheveux châtain, yeux verts, 5p7, sympa, drôle, tranquille et souriant. Bonne soirée! » Avec ça, elle allait bien la laisser enfin tranquille, non? Sans se presser, la blondinette prit ensuite la direction de son rendez-vous, se répétant mentalement que de sortir et de voir un peu de nouveau monde ne pouvait pas lui faire de mal, surtout s'il s'agissait d'un mec. Elle était jeune, plutôt jolie et elle n'avait pas à se condamner vieille fille pour toujours. Non mais franchement, elle n'était pas un cas désespérée! Jamais de la vie. Comme n'importe qui, elle pouvait très bien plaire à quelqu'un et tant mieux si celui-ci n'avait pas une allure de gros pervers profiteur. Cette soirée serait très bien, elle n'avait pas à s’inquiéter!

Se rapprochant de son lieu de rendez-vous, Layla fût tenté de faire demi tour à la dernière seconde, prise d'un doute. Et s'il ne l'aimait pas? S'il la trouvait trop idiote ou pas assez... assez intéressante? Depuis quand elle doutait sur elle-même? Secouant la tête pour chasser tout ça de sa tête, elle avança d'un pas léger, appréciant l'air marin qui flottait autour. Elle aimait bien cette odeur qu'elle trouvait particulièrement apaisante. Sa marche s'arrêta brusquement lorsqu'elle reconnue la voix de ce qui semblait bien être son meilleur ami. Fronçant les sourcils, elle chercha à le repérer, tournant la tête en direction de la promenade de bord de mer. C'était un hasard sa présence ou bien? Se figeant devant la scène sous ses yeux, elle sentit son cœur faire un bond de travers. Mais qu'est-ce qu'il faisait avec... « ...alors si tu veux pas que je t'en fous une en pleine gueule...bouge ton petit cul de ma plage et oublie la blonde, elle est pas pour toi !» Stupéfaite par cette échange houleuse qui n'avait pas lieu d'être, Layla ne montra aucune réaction sur le coup. Par l'expression de sa date, elle comprit immédiatement qu'il n'allait pas insister ou même argumenter avec son meilleur ami au risque qu'on lui casse effectivement la gueule. Et dieu sait qu'elle ne voulait pas être responsable d'une bataille stupide ou non. Muette, elle observa Elliot partir sans même pas la remarquer. Pour une soirée qui devait être tranquille et agréable, c'était très, très mal parti! Furieuse, elle ravala sa colère, bouillant de l'intérieur. Zackary Cates! Mais quel autre connerie venait-il encore de faire!? Enfin merde, c'était quoi son problème de s'en prendre à ce pauvre type honnête? Monsieur le roi de la plage tourna enfin sur lui-même, croisa son regard. Elle n'avait pas besoin de lui dire un seul mot ou de lui faire un dessin pour qu'il devine ses pensées! Sans plus insister, elle tourna les talons, prenant la direction du bord de l'eau. Troublée et bouleversée à la fois, la blondinette inspira le plus lentement possible pour se contenir et pour réussir à ne pas se noyer de colère. Ses pieds martelaient le sable, progressant rapidement en sens inverse. Fuir ne réglerait pas le problème, mais c'était une porte de sortie facile et rapide. Elle avait beau détester les disputes, elle en sentait une venir. Même le ciel le savait! Pas de coucher de soleil ce soir, uniquement un gros tas de nuages noirs et sombres qui approchaient au loin comme une tâche d'encre sur une page blanche. Alors qu'elle progressait toujours vers une destination inconnue, le responsable de son état essaya de se rapprocher un peu, déjà les excuses au bord des lèvres. Elle n'écouta pas un seul mot, bien trop fâchée contre lui pour lui donner de l'attention. Bousculée par les événements, elle finit par se retourner face à lui, plantant son regard durement dans le sien. « Zack! ...Sérieusement!? » Elle secoua la tête, complètement découragée. Elle en perdait ses mots. « Tu peux m'expliquer ce qui t'a pris de lui faire ça? Il ne t'a rien fait! » Comme d'habitude, elle réussissait à penser aux autres avant elle-même. De toute façon, même en étant témoin de la scène, elle savait qu'il n'avait pas vraiment voulu lui faire de mal à elle. Du moins, pas directement. « Je dois te demander la permission la prochaine fois que j'ai envie de passer une petite soirée tranquille!? » Incapable de lui faire face trop longtemps parce qu'elle se sentait bouillonner de l'intérieur, elle continua à avancer en soupirant bruyamment. Il perdait la tête! Et surtout : non il n'avait pas aucune excuse valable! Passant une main dans ses cheveux, elle croisa ensuite les bras contre elle, jetant son regard au loin vers la mer. Layla ne voulait pas l'admettre, mais elle venait d'être franchement déçu par son meilleur ami. Il ne pouvait juste pas comprendre comment elle se sentait présentement. Un mélange entre idiote, découragée, furieuse et triste à la fois. Un cocktail étourdissant et en général, lorsqu'elle se sentait mal, c'est vers lui qu'elle allait. Hors pour le moment, Zack n'allait pas servir de réconfort. « Tu crois pas que tu es allé trop loin, hum!? ... » Il ne devait pas le voir, non. Il avait beau faire des erreurs très souvent, il y en avait qui dépassait les bornes. Bien décidée à ignorer ses excuses, elle se contenta de fixer obstinément l'eau assombrit par le manque de soleil. « Je vais vraiment... faire passer pour une sauvage sans cœur...! merci! » Évidemment, ce gars dirait à tout le monde à quel point elle était dangereuse et débile ou encore qu'elle apportait la malchance! C'était beaucoup trop cette fois-ci! Elle se forçait à rester calme mais pour combien de temps?

[SEXY LITTLE BITCH.]

Si vous vous demandez pourquoi je fais ça, pourquoi je me mêle de ses affaires de la sorte ou ce qui peut bien me pousser à vouloir lui bousiller sa date de cette façon et bien je dirais...Parce que Layla est mon amie depuis toujours, ma meilleure amie et je ne veux pas la voir souffrir à cause d'un crétin. Parce que je suis protecteur tout simplement, peut-être un peu trop, ou alors légèrement possessif, je n'ai jamais vraiment apprécié les étrangers qui essayaient de se glisser dans notre cercle d'amis d'une façon ou d'une autre. Ou peut-être parce que je suis juste jaloux, parce qu'elle voit les autres mecs comme de potentiels copains, alors que moi je reste l'ami, parce que je ne supporte pas l'idée qu'elle puisse être avec un autre tout simplement. Parce que je l'aime, même si ce n'est pas possible et que je ne veux pas lui dire. Je ne veux pas que d'autres mecs l'approchent pour lui éviter le risque de souffrir et pour les mêmes raisons, j'ai toujours refusé d'être plus que l'ami. Et croyez-moi c'est vraiment très loin d'être facile de se contenter d'être le bon pote, quand on a envie d'autre chose, sauf que je commence à avoir de la pratique maintenant, depuis le temps, je crois que je suis devenu un vrai pro dans l'art de camoufler ce que je pense vraiment, détourner la vérité, faire semblant de...Et pourtant, j'ai quand même l'impression que plus le temps passe, plus ça devient difficile de résister, que chacun de ses câlins, que chaque geste affectueux qu'on peut offrir à un ami prennent des airs de torture, parce que je dois toujours résister à l'envie d'en avoir un peu plus, d'en faire un peu plus, d'en faire un peu trop et tout bousiller. Parce que oui je considère que si elle découvre ce que je ressens pour elle ça va tout bousiller de long en large, je ne suis déjà pas très doué pour l'amitié, alors imaginez si je devais venir foutre de l'amour dans la balance, fiasco assuré. D'autant plus que j'ai toujours été le premier à proclamer que je ne crois pas en l'amour et que tout ça c'est des conneries. Niveau contradiction, ce serait dans le bien grand. Enfin de toute façon, je ne considère pas la mériter, elle mérite mieux que moi, elle mérite mieux que tous ces cons qui essaient de se la faire. Alors du coup, voilà ce que je fais depuis déjà quelques temps, je me débrouille pour éloigner les mecs d'elle et je sais très bien que c'est mal, Robby a évidemment prit la peine de me le dire plusieurs fois, mais comme j'ai la tête dure...Je sais que je ne devrais pas le faire, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un jour elle finira par en rencontrer un qui lui plaira vraiment, que ce sera un type bien et qu'elle en tombera amoureuse et que moi, je n'aurai plus qu'à regarder la femme que j'aime faire sa vie avec un autre. Et franchement, la perspective ne me plait pas tellement, d'autant plus que je sais très bien que si je devais la perdre définitivement, je n'en aimerai jamais une autre qu'elle...et apparemment que convoiter la copine d'un autre ce n'est pas très bien...Tout ça pour dire qu'au final, je suis dans un vrai cul de sac. Je ne veux pas qu'elle sache ce que je ressens, mais je ne veux pas non plus qu'elle aille avec un autre, donc excepté de la condamner égoïstement à rester seule, je ne vois pas trop ce que je peux faire d'autre et c'est une chance que je sois quelqu'un d’égoïste.

Enfin sauf que voilà, je suis peut-être doué pour mes plans sous le radar, mais je suis également un champion pour m'attirer des ennuis et ça c'est le point important de l'histoire, parce que jusqu'à maintenant, peu importe les conneries que je fais, ça a toujours finie par me revenir en pleine gueule, comme maintenant. Que Layla me voit en train de lui gâcher sa soirée, ça ne faisait évidemment pas partie du plan initiale, mais le principal du problème reste que même si je voudrais bien m'en inventer une, je n'ai aucune raison valable pour justifier ce que je viens de faire, enfin aucune raison que je considère possible de lui dire. Donc, je fais comment maintenant ? Elle est en colère après moi -ce qui est tout à fait normal je l'accorde- et je ne peux pas supporter qu'elle le soit et comme chaque fois que je fais quelque chose contre elle, je me connais suffisamment pour savoir que je vais aller me confondre en excuse, mais sans jamais avoir de réponses concrètes à lui donner. Les bonnes vieilles habitudes quoi. Et c'est ce que je m'apprête à faire quand je cours la rejoindre, sauf qu'au lieu de lui lancer un "je m'excuse" tout simple, je baratine que ce n'est pas ce qu'elle pense, que je peux tout lui expliquer. Erreur. C'est exactement ce qu'elle pense et je ne peux rien lui expliquer. Notez que j'agis sans réfléchir, mais que je parle aussi sans réfléchir, en fait...je ne réfléchis pas souvent...Elle se retourne, vrillant son regard dans le mien. « Zack! ...Sérieusement!? » J'aimerais bien répondre que non mais...« Tu peux m'expliquer ce qui t'a pris de lui faire ça? Il ne t'a rien fait! » Ça risque de la choquer encore plus si je réponds "pas encore" ? Vaut mieux pas que j’essaie tient. « Je dois te demander la permission la prochaine fois que j'ai envie de passer une petite soirée tranquille!? » Je ne dis rien...je ne sais pas quoi dire en fait et même si sa réaction est tout à fait légitime, je ne peux pas m'empêcher d'être en colère quand même, parce que oui c'était peut-être méchant et stupide, mais non, ça ne partait pas d'une mauvaise intention, je ne peux juste pas lui expliquer et ça c'est enrageant. Elle continue sur sa lancée, me demandant si je ne suis pas allé trop loin cette fois et ajoutant que ça va la faire passer pour une sauvage. Et fidèle à mon mauvais caractère, je me renfrogne aussitôt, prêt à attaquer pour me défendre, plutôt que de tendre les excuses qu'elle mérite d'avoir. «Si tu veux vraiment savoir...peut-être que je suis allé trop loin, mais je suis pas désolé de l'avoir fait !» Faux, mais voilà quoi. «Si ce mec tenait vraiment à toi, il se serait défendu un peu plus tu penses pas, il est partie tout de suite, il en avait rien à carrer de toi au fond ! Je t'ai peut-être fait rater ta soirée tranquille, mais au moins tu perdras pas ton temps avec ce débile !» Impossible, c'est impossible que je garde mon calme, c'est quelque chose que je ne sais pas faire, même si ça éviterait surement d'envenimer la situation encore plus. Je la regarde, en colère moi aussi et ce même si je n'ai pas vraiment de raison de l'être au fond. «Et je vois pas pourquoi tu passerais pour une sauvage, c'est moi qui l'ait attaqué pas toi ! Et si tu tiens tant à ce crétin, t'as qu'à le rappeler et t'excuser hein, je suis sûr qu'il se fera une joie de revenir !» Y'a pas à dire, quand on parle de mauvaise jalousie...

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Cette idée aussi de penser que sa soirée irait pour le mieux! Devait-elle chaque fois calculer « l'effet Zack » pour prévoir qu'au fond, non, quelqu'un, en l’occurrence lui, viendrait tout gâcher! C'était complètement ridicule! Elle se sentait comme une gamine à qui l'on venait de jeter sa glace au chocolat dans le sable en l'écrasant bien profondément pour qu'elle soit irrécupérable. Elle avait vraiment espéré connaître un peu plus Elliot. C'était même lui qui était venu vers elle tout gentiment en lui demandant si elle savait où l'on pouvait observer les dauphins à ce temps-ci sans passer par une stupide agence touristique. Il disait vouloir simplement les observer sans les déranger. Un fait rare, car la majorité des gens ne comprenaient pas qu'en les approchant avec un énorme bateau, on les effrayait plus qu'autre chose et que l'on violait carrément leur territoire, leur maison. Cette simple question avait déboulé naturellement sur un tas d'autres sujets échangés. Il était sincère et captivé par ses paroles. Layla avait tout de suite sentie qu'il était sans aucun doute une bonne personne, ce pourquoi elle n'avait pas su refuser son invitation de le voir en soirée. Mais voilà que ses bons moments avec lui venaient de prendre le bord, soufflé par la sale tempête Cates. Incapable de se dire qu'il ferait mieux de ses mêler de ses affaires au lieu de sauter aux conclusions si rapidement! Elliot aurait pu être un simple ami, mais maintenant, il ne serait plus qu'une ancienne connaissance sans importance. Elle se sentait quand même responsable de tout ça. Après tout, Zack était bien son meilleur ami. Bonjour les présentations chaleureuses! Zack, Elliot... Elliot...Za... le mec barge qui te menace de t'en coller une si tu approches trop de sa meilleure amie! Franchement! Il y avait plus civilisé que ça! À quoi il avait pensé! Ou plutôt, pourquoi n'avait-il pas pris la peine de réfléchir un peu pour une fois! Layla passait son temps à ce qu'on lui pose un lapin ou alors qu'on la rappelle pour lui dire que finalement ce ne serait pas possible de sortir. Des excuses. Toujours des excuses. Déjà son nom de famille lui portait malchance mais si en plus de ça son propre meilleur ami décidait de se mettre en travers, elle allait très certainement finir seule! Et puis qui avait envie de finir seule? Personne! Elle avait besoin de se dire qu'il y aurait bien quelqu'un qui l'aimerait pour ce qu'elle est et non pas pour l'argent de la famille ou bien le fait qu'elle soit plutôt jolie. Qu'il y aurait quelqu'un tout court pour l'aimer et la rendre heureuse... Encore une fois, elle repartait au point de départ. Soirée gâchée et le mec qui se tire. Elle les faisait vraiment tous fuir...

Et puis voilà que le responsable de son état réalisait soudainement qu'il avait peut-être fait une bêtise qui risquerait de la mettre en colère. Bien sûr qu'elle était fâchée! Elle marchait dans le sable avec la furieuse envie de piétiner les châteaux de sables abandonnés par les touristes ou alors de simplement les tuer du regard. Au lieu de laisser sa colère sortir réellement, elle se contenait de force, ravalant tout. Exploser ne lui servirait à rien, mais si Zack ne trouvait pas immédiatement les bons mots pour se justifier, elle n'allait pas pouvoir demeurer calme. La blondinette s'arrêta face à la mer, priant presque pour que la pluie tombe et refroidisse son feu intérieur. Pour le moment, les nuages se retenaient encore, tout comme elle. Layla le questionna rapidement, constatent bien vite que c'était probablement inutile de lui demander à quoi il avait pensé. De toute façon, il conserva le silence. Elle aussi. La preuve que quelqu'un ici présent était allé trop loin. Elle détestait ce début de dispute qui aurait pu être évité si facilement. Le problème avec Zack c'était qu'à tout moment, même les plus tranquille ou les plus inoffensif, tout pouvait virer en vinaigre. Normalement, quand cela ne la concernait pas directement, elle réussissait bien à réparer les pots cassés, sauf que là... Elle n'avait pas envie de rien réparer! Elle lâcha finalement qu'à présent, elle passerait pour une véritable sauvage. Grâce à lui. La blondinette lui lança un petit coup d'oeil rapide, espérant qu'à ce moment au moins il lui donnerait de vrais excuses. Au lieu de ça, il s'emporta lui aussi à son tour. Comme si elle avait besoin de subir sa colère inexpliqué! «Si tu veux vraiment savoir...peut-être que je suis allé trop loin, mais je suis pas désolé de l'avoir fait !» Il allait devoir revoir ses notions d'excuses, parce que là c'était un gros zéro sur dix! Il n'avait pas compris encore? «Si ce mec tenait vraiment à toi, il se serait défendu un peu plus tu penses pas, il est partie tout de suite, il en avait rien à carrer de toi au fond ! Je t'ai peut-être fait rater ta soirée tranquille, mais au moins tu perdras pas ton temps avec ce débile !» Furieuse, Layla pinça les lèvres comme les rares fois où elle avait atteint un haut niveau d'agacement. Comment pouvait-il dire qu'Elliot se fichait d'elle parce que le pauvre mec avait préféré ne pas se manger des coups pour elle! Il avait bien fait de partir, bordel, elle n'aurait pas laissé son rendez-vous s'attaquer à Zack! C'était complètement stupide! Les larmes aux yeux, elle répliqua d'un ton sec, même si elle se doutait bien qu'il n'avait pas terminé de piquer sa crise. « J'en connais un autre qui en à rien à carrer de moi!! » Lui par le fait même! Meilleur ami mon œil! Il se fâchait alors qu'en fait, il ne savait juste pas lui donner des excuses! Secouant la tête, elle détourna le regard sur la mer. L'humidité ne faisait que grimper de plus en plus, donnant des airs de tempête à l'air ambiant. Bien qu'elle souhaiterait disparaître pour gérer seule sa colère dans son coin, elle capta malgré tout le second commentaire de Zack au sujet du fait qu'il était le sauvage de l'histoire. Il lui lança stupidement qu'elle n'aurait qu'à le rappeler pour s'excuser! Et puis quoi encore!? C'était à elle de s'excuser maintenant pour les erreurs de son meilleur ami? Sympa! Surtout que pour une fois, elle serait totalement incapable de lui fournir une explication logique! Heu, il s'énerve souvent pour un rien? Il a pas voulu mal faire? Enfin merde, elle ne comprenait pas elle-même! « Non tu sais quoi!? J'ai pas envie de voir personne! Tu passes ton temps à faire fuir tout le monde autour sans aucune raison et bien si tu veux rester seul, fallait le dire au départ! Parce que moi, contrairement à toi, j'ai pas envie qu'on m'abandonne dans un coin! Je m'en fiche pas du tout! » Oh non, elle ne méritait pas ça. La colère gagnait de plus en plus de terrain et il serait peut-être préférable de partir avant d'aller elle aussi trop loin dans ce qu'elle dirait. Layla lui tourna le dos une nouvelle fois, marchant plus loin en fixant la longue lagune de sable. Elle se sentait complètement à l'envers et ça la troublait de ne plus savoir quoi faire de sa peau. Devait-elle juste abandonner et rentrer chez elle se coucher en boule dans son lit? Dormir pour tout oublier? Évidemment, comme Zack continuait de la suivre, elle ne s'en sortirait pas si facilement! Énervée de se faire poursuivre, elle le fusilla du regard. « Tu penses vraiment juste à toi! Voilà le problème! Alors laisse-moi tranquille! Je veux pas continuer une dispute aussi stupide au risque de perdre quelqu'un de plus!» Le premier coup de tonnerre résonna dans l'air comme pour venir appuyer plus intensément ses paroles. La blondinette sursauta, ayant déjà presque oublié les nuages noirs au-dessus de sa tête. Orage. Elle détestait les orages. C'était vraiment la pire des soirées! Rageuse, elle reprit sa marche, ravalant ses larmes. Son cœur lui faisait mal à contenir de son mieux autant d'émotion, mais elle ne devait pas craquer ainsi. Il ne méritait même pas qu'elle craque réellement pour une simple connerie! Un coup de vent chaud balaya la surface de la plage, soufflant au passage sa robe et ses cheveux blonds. Cela poussa également les derniers touristes à prendre leur affaire et à quitter les lieux avant le déluge imminent.

[SEXY LITTLE BITCH.]

Évidemment je n'ai pas un caractère qui fait l'unanimité, avec moi soit on me déteste, soit on m'aime bien. Il n'y a pas de zones grises ou rarement. Je suis un extrémiste voilà tout. Et ce dans à peu près tous les aspects de ma vie. Soit je suis d'un zen effarant, soit complètement survolté, soit je suis calme et doux ou juste agressif et colérique et ainsi de suite. On peut effectivement dire que je suis instable émotionnellement, je ne le nierai pas, mais voilà je suis comme ça et les gens à qui ça ne convient pas je ne les ai jamais obligé à rester dans mon entourage. Je suis de ceux qui connaissent des tas et des tas de personnes, mais qui pourtant compte ses vrais amis sur les doigts de la main. Voilà pourquoi j'ai tendance à les protéger aussi jalousement, et c'est encore pire dans le cas de Layla. Et tout ça est un peu ironique quand on pense que je me soucie davantage de mes potes que de ma propre famille. Je ferais n'importe quoi pour protéger Layla et même Harley et quand mes sœurs ont eu besoin de moi j'étais aux abonnés absents. Je n'en suis pas particulièrement fier, mais comme j'ai passé une partie de ma vie à me convaincre que ma famille était contre moi, aujourd'hui j'ai du mal à revoir mon jugement. Alors du coup j'ai bien peur de ne pas être un très bon frère, ni un très bon fils et sans doute pas un très bon ami non plus. Comme petit-ami je ne vaudrais pas un clou. Je suis peut être fait pour être seul, j'aurais dû être orphelin et geek, comme ça je n'aurais pas eu à dealer avec les relations humaines auxquelles je ne comprends absolument rien. Je me demande quelle partie de ma socialisation mes parents ont bien pu rater quand j'étais bébé et encore malléable. Quoique selon eux, même avec le cul dans une couche et une suce dans la gueule j'étais tout bonnement insupportable. La question est plutôt de qui je peux bien tenir ça ? Pas de mes parents, ils auraient le bon dieu sans confession et je ne me rappelle pas que mes grands-parents soient monstrueux non plus. Ça vient sans doute de plus ancien ou alors j'ai été adopté ou peut être que je suis le bébé d'un extraterrestre et que je suis le prochain en ligne pour devenir le nouveau Dark Vador. Enfin bref, plus sérieusement, ce que j’essaie de dire bah, c'est que je suis toujours à la ramasse et si j'ai encore des amis aujourd'hui, c'est parce qu'ils ont une foutu patience d'ange et qu'ils savent pardonner, vu la quantité de coups de pute que j'ai pu leur faire dans ma vie. À croire que je ne me dompte pas. Et s'il y en a bien une qui m'a pardonné beaucoup jusqu'à maintenant, je crois que c'est bien Layla...Elle l'a toujours fait, mais je ne peux pas m'empêcher de penser qu'un jour elle ne le fera plus, que j'aurais vraiment dépassé les bornes et qu'elle en aura assez. Je voudrais bien savoir pourquoi je suis incapable de faire les choses correctement, les autres y arrivent pourtant, elle, Robby, Tessa, ils ont tous l'air tellement parfait, de toujours savoir quoi dire et quoi faire. Ça vient peut-être de mon côté autodestructeur, ça se passe au niveau du subconscient, j'ai besoin de souffrir, de me faire détester, c'est plus fort que moi. Et j'ai toujours été comme ça, même gamin, je cherchais la colère des gens, je voulais être le coupable parce que ça me donnait une raison d'en vouloir aux autres. Je n'ai jamais vraiment comprit pourquoi...c'est psychologique et j'aurais peut-être eu des réponses si je m'étais donné la peine d'écouter ce psy qu'on m'avait imposé, mais encore une fois ma tête de mule en avait décidé autrement.

Et là je me retrouve une fois de plus à jouer le mauvais rôle. Mauvaise décision, mauvaise réaction. Ce n'est pourtant pas si difficile de juste s'excuser, ça ne demande qu'un minime petit effort, un effort que je ne semble pas prêt à faire considérant la colère qui grimpe en moi aussitôt qu'elle réplique. Bien sûr, il aurait fallu que je marche sur mon orgueil, que j'admette que je n'aurais pas dû agresser ce pauvre type et que j'ai mal agis, mais les problèmes je les accumule et l’orgueil mal placée en fait partie. Alors je me fâche, l'unique réaction qui semble toujours à ma portée qu'importe la situation, ce n'est pas étonnant que j'ai la sale réputation d'être toujours celui qui se retrouve au milieu des bagarres et conflits. Communément, ça s'appelle chercher le trouble et ça va de pair avec emmerdeur, dont je suis un bel exemple. Et pourtant, même si je me fiche éperdument d'agir comme un sale con avec la plupart des gens, ce n'est pas ce que je veux avec Layla, sauf que voilà, le problème avec les mauvaises habitudes c'est qu'elles deviennent rapidement des automatismes. Ça vient tout seul, sans qu'on le veuille vraiment, comme en ce moment. Je l'ai rattrapé dans le but de m'excuser, mais mon sale caractère a rapidement reprit ses droits et au lieu de ça, je contrattaque. J'avise aussitôt son regard, elle pince les lèvres en même temps que les larmes lui monte aux yeux et là je me battrais volontiers moi-même. Comment c'est possible d'aimer quelqu'un à ce point et être incapable de ne pas la mettre en colère ou la faire pleurer hein ? Je ne sais pas aimer visiblement...c'est une autre chose qui manque à mon bagage social. « J'en connais un autre qui en à rien à carrer de moi!! » C'est sec comme une claque et je le reçois comme une claque aussi, là je ferais n'importe quoi pour me faire pardonner si...si seulement je pouvais réussir à écraser ma colère, le problème résidant entièrement dans le fait que j'ai toujours eu beaucoup de mal à gérer mes émotions, je réagis au quart de tour et ça n'a rien de particulièrement utile dans le contexte d'une dispute. Je ne peux donc pas m'empêcher de répliquer une fois de plus, lâchant lestement que si elle n'est pas contente elle n'a qu'à aller retrouver ce mec que je qualifie généreusement de crétin. Et notons que je pense tout le contraire. Je n'ai aucune envie qu'elle aille le retrouver. « Non tu sais quoi!? J'ai pas envie de voir personne! Tu passes ton temps à faire fuir tout le monde autour sans aucune raison et bien si tu veux rester seul, fallait le dire au départ! Parce que moi, contrairement à toi, j'ai pas envie qu'on m'abandonne dans un coin! Je m'en fiche pas du tout! » Sur ce, elle se retourne et marche à nouveau pour s'éloigner, mais comme je n'ai pas l'intention de clore le sujet de cette façon, je lui emboite aussitôt le pas. « Tu penses vraiment juste à toi! Voilà le problème! Alors laisse-moi tranquille! Je veux pas continuer une dispute aussi stupide au risque de perdre quelqu'un de plus!» Un coup de tonnerre accompagne la fin de ses paroles et je souris aussitôt, mais d'un air amer, peut-être un peu provoquant. Elle veut en rester là, mais elle ne s'imagine quand même pas que je peux simplement me taire, moi et la sagesse on n'a jamais été bon copain. «Oui d'accord t'as raison ! Je pense juste à moi, je suis qu'un égoïste, mais ça tout le monde le sait depuis longtemps y comprit toi, alors je t'en prie, fais pas comme si t'étais soudainement indignée, c'est pas un scoop !» Je la fusille à mon tour du regard, tout en souhaitant ravaler chacun des mots qui franchissent la barrière de mes lèvres. «Je voulais que ce mec dégage, j'avais pas envie que tu passes la soirée avec lui alors désolé si je te bousille l'existence ! J'avais l'intention de m'excuser de l'avoir fait, mais tu vois...ce serait de fausses excuses, parce que c'est exactement ce que je voulais faire ! T'es contente maintenant ?» Moi pas. Y'a quelqu'un qui peut m'expliquer c'est quoi mon foutu problème ? Tout ça est complètement incohérent, ce que je dis, ce que je fais, ça n'a de sens que dans ma tête parce que je suis le seul à savoir ce qu'il y a justement, dans ma tête. Je ne peux pas m'attendre à ce que les autres autours puissent soudainement lire dans mes pensées pour tout comprendre.

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Elle avait beau le connaître depuis très longtemps, elle n'avait pas le pouvoir de deviner sa prochaine bêtise du jour! Pourtant, elle n'arrêtait pas de se dire qu'il n'était pas méchant du tout et qu'il voulait pas mal faire au fond, sauf que parfois, il réussissait bien à la faire fâcher suffisamment pour qu'elle se pose des questions à son sujet. Oui elle le connaissait sans doute par cœur, mais lui pardonner tout le temps si facilement, ce n'était pas ce qui l'aiderait à comprendre quand il poussait le bouchon trop loin comme ce soir. Cette bêtise là était totalement gratuite et elle ne méritait pas qu'elle lui accorde en quelques secondes son pardon en fermant les yeux sur tout ça. Elle avait beau être gentille et à l'écoute des autres, elle avait aussi des limites comme tout le monde. Ça l'emmerdait parfois que les gens pensent qu'on pouvait la faire chier sans qu'elle soit en mesure de réagir, vu que Layla, non, elle pète pas un câble, jamais, elle est si douce et inoffensive! Bha merde, elle avait aussi des moments où son verre était trop plein et qu'elle devait le vider! Perdre son calme ne lui ressemblait peut-être pas, mais ça aurait été Zack ou bien un autre, elle aurait réagi pareil face à cette connerie. Elle était comme tout le monde! Pourquoi devrait-elle bien réagir et répondre un truc du genre : ah non c'est pas grave, vas-y menace le et fait le fuir sans raison, si c'est cela qui t'amuse...! Elle était pas une sainte non plus han! Et puis justement, depuis le temps, elle avait espéré que Zack capte le fait qu'il avait intérêt à ne pas pousser trop loin, parce qu'elle savait se fâcher elle aussi. Au lieu de ça, il piquait lui aussi sa crise comme si soudainement tout ça était de sa faute. Parce qu'elle avait voulu passer une soirée agréable en compagnie d'une nouvelle rencontre et parce qu'en plus, ce pauvre type n'avait pas voulu se battre pour elle. Conclusion : elle choisissait mal ses mecs et son meilleur ami aurait voulu se manger un poing sur la gueule pour avoir une excuse de lui en coller une en retour! Et de jouer le jeu de : c'est lui qui à tapé le premier! Totalement LOGIQUE! Sa faute tiens! Et puis quoi encore? Ce n'était pas elle qui réagissait mal ici présent. Zack avait clairement noyé un neurone dans la mer ce matin en allant surfer. Ou alors il avait quelques choses de travers et comme toujours, il ne lui disait rien, prétextant qu'il allait bien et qu'il n'avait jamais aucun problème. Pourtant elle le savait bien lorsqu'un truc n'allait pas chez lui. Elle le sentait très bien, du moins, son intuition se trompait rarement. Hors à présent, elle était loin de se faire du souci pour lui. Elle ne devait pas lui trouver une excuse, pas cette fois! Il était assez grand pour fournir lui même une explication ou de lui dire toute la vérité. Layla se sentait fatiguée de fermer les yeux sur tout, elle méritait bien une pause. Surtout que ça la blessait carrément qu'il ait repoussé ainsi Elliot. C'était un geste de trop, au lieu de simplement lui dire qu'il ne l'aimait pas. Il avait le droit de détester qui il voulait, mais à un moment donné, elle voulait aussi être en mesure de gérer sa vie à elle. De pouvoir faire des erreurs elle-même et de choisir ce qu'elle avait envie de faire sans être obligée de passer par sa sœur ou bien son meilleur ami. Ils avaient le droit à leur opinion, mais elle voulait aussi qu'on respecte la sienne. Elle n'était pas stupide non plus, elle n'avait plus quatre ans. La blondinette laissait tout le monde la protéger sans jamais se plaindre, mais de là à la condamner à ne voir personne... c'était pas sérieux!

Sur les nerfs, elle n'hésita pas à répliquer au lieu de conserver le silence et de fulminer intérieurement. Certes, il y avait des risques que cela empire la situation, mais elle devait lui faire comprendre d'une manière ou d'une autre qu'elle n'approuverait pas ce genre de connerie envers elle. À croire que cette fois-ci, il avait carrément souhaité la blesser! Il ne devait toujours pas espéré lui faire plaisir... Layla fit de son mieux pour s'éloigner un peu plus avant de réellement dire un mot de trop. Il la fâchait et plus il répliquait de travers, plus elle avait du mal à gérer ses émotions. Ils devaient arrêter ça tout de suite, mais ni un ni l'autre ne s'était entièrement vidé le cœur. Pour sa part, elle lui lança sèchement qu'il ne pensait qu'à lui au fond, que le problème partait de là et qu'il était mieux de simplement la laisser tranquille dans son coin. Ça serait trop en demander qu'il conserve sagement le silence. Layla le voyait bien qu'il avait lui aussi l'urgent besoin de tout cracher pour espérer se sentir un peu mieux ensuite. «Oui d'accord t'as raison ! Je pense juste à moi, je suis qu'un égoïste, mais ça tout le monde le sait depuis longtemps y comprit toi, alors je t'en prie, fais pas comme si t'étais soudainement indignée, c'est pas un scoop !» Il lui lança un regard noir, alors que de son côté, elle avala de travers. Indignée? Et puis quoi encore. Écoeuré! Voilà le bon mot! Fatiguée de ça! Elle le savait, mais ça ne voulait pas dire qu'elle avait à le supporter constamment! Chacun ses défauts, mais merde, il y a moyen de faire un effort. Ce qu'il ne semblait pas encore prêt à faire, même pas pour elle. Être égoïste ça peut tout aussi bien se travailler au lieu de servir d'excuse pour n'importe quoi. Le ciel continuait de gronder tel une menace. La plage était déserte à présent. Mis à part eux et leur dispute qui se poursuivait. «Je voulais que ce mec dégage, j'avais pas envie que tu passes la soirée avec lui alors désolé si je te bousille l'existence ! J'avais l'intention de m'excuser de l'avoir fait, mais tu vois...ce serait de fausses excuses, parce que c'est exactement ce que je voulais faire ! T'es contente maintenant ?» Non seulement il n'était pas désolé, mais en plus de ça, il osait confirmer que c'était exactement ce qu'il souhaitait? Un silence froid plana un moment, car Layla venait de perdre pas mal tous ses mots. Son cerveau ne voulait plus rien comprendre. Une goutte de pluie tomba sur son épaule, ne perturbant pas la situation. Ses yeux bleus se brouillèrent de larme malgré tout ses efforts pour les repousser encore et encore. « Ouais...contente de savoir que tu voulais me faire ça... » Sa voix était lasse, presque un simple murmure brisé au vent. Que pouvait-elle vraiment lui dire? Félicitation, tu as réussi? Elle glissa le revers de sa main sous son œil droit, se débarrassant du surplus d'humidité. Un coup de tonnerre un peu plus puissant résonna, laissant ensuite la pluie tout envahir. Détournant le regard sur le mer, elle laissa l'eau trempé tranquillement sa tête, puis sa robe. La température lui donnait une violente envie de déprimer tout à coup. Reniflant doucement, elle s'avança en direction de chez elle, décidant qu'elle n'avait plus qu'une chose à faire : rentrer chez elle. « J'ai plus rien à te dire Zack... » Et c'était probablement vrai. Les mots ne servaient plus à rien. L'envie de crier ou de se disputer venait de lui passer froidement. Laissant la pluie tomber sans tenter de se garder au sec, la blondinette marcha dans le sable dorénavant collant en fixant le sol. Elle ne pensait plus à rien, sauf que la boule dans son estomac était demeurée présente. Cette furieuse envie de pleurer ne passait pas non plus. C'était épuisant, mais justement, elle n'avait pas la force de se battre avec lui encore plus longtemps. Elle ne fuyait pas, au contraire, elle le plantait là. Qu'il reste derrière pour réfléchir un peu tiens. La pluie allait peut-être le refroidir. Le tonnerre gronda une fois de plus dans le ciel d'encre, réussissant à la faire pleurer encore plus. Fait chier cet orage bon! Elle n'en voulait pas! Comprenant qu'il n'y avait plus rien à faire avec son cas, elle poursuivit sa marche en se dépêchant un peu. Sa maison ne devait plus être très loin, du moins, elle l'espérait vraiment. Elle ne pensait plus qu'à son lit, une énorme couverture chaude et un pyjama. N'importe quoi pour fuir sa soirée merdique. Pour oublier la connerie de son meilleur ami qui ne méritait pas ce titre pour le moment. Il n'avait pas de regret après tout. À quoi bon... Si ça ne lui faisait ni chaud ni froid, s'il s'en foutait vraiment... Elle n'avait pas besoin de ça, elle. Pas besoin qu'on la traite ainsi sans raison. Layla jeta un rapide coup d’œil derrière elle, croisant son regard par le fait même. Oh non. Il n'allait pas marcher dans ses pas! Point final! « Arrête! Je pardonne pas bon! Je suis fatiguée de fermer les yeux sur tout!... si tu veux piquer ta crise, trouve quelqu'un d'autre!» Lui tournant bien vite le dos sans plus attendre, elle camoufla son visage à travers ses cheveux plaqué sur sa tête. Saleté de pluie. En même temps... c'était pratiquement une chance qu'on ne la voit pas pleurer à travers même si chaque fois son nez finissait par prendre une couleur rosé tout comme ses yeux. On le devinait autrement, mais bon. C'était con de A à Z cette histoire! Elle souhaitait réellement être seule à présent. Se mettre en boule tiens. Juste ne pas sentir sa présence trop près... pour être assez forte. Layla se maudissait intérieurement. Elle pouvait dire qu'elle ne le pardonnerait pas, elle savait que c'était faux au fond. L'envie de se retourner pour se serrer dans ses bras... c'était toujours là. Elle se faisait violence pour songer à n’importe quoi d'autre mais pas ça! Un peu de courage merde. Fallait pas céder comme ça! Elle s'en voudrait sinon. Il ne le méritait même pas...

[SEXY LITTLE BITCH.]

Bon d'accord je suis nul. Pas d'excuse, comme toujours j'aurais pu faire cent fois mieux et j'ai fait cent fois pire. C'est l'histoire de ma vie. Je parle, je regrette. J'agis, je regrette. Toujours après, toujours quand c'est trop tard. C'est pourtant pas si compliqué de prendre deux secondes pour réfléchir à ce je fais ou ne fais pas. Bon d'accord ce mec je n’avais pas envie qu'il passe la soirée avec elle, mais dans le concret, je ne le connais pas, je ne sais rien de lui. Il est peut-être réellement sympa, sûrement même, mais moi rien n'à faire que ce soit l'ange Gabriel ou pas. Je le déteste voilà. Tout ça parce qu'il a voulu mettre la main sur Layla et ça je ne le supporte pas. Ce serait n'importe qui, le prince d'Angleterre, Robby, Superman ou Dieu ce serait pareil. Oui je suis jaloux, c'est l'un de mes innombrables défauts, peut être l'un des pires mais voilà quoi. Comment je suis censé rester à carreau sans rien faire ? C'est impossible, il faudrait une maîtrise incroyable et je ne l'ai pas...Le plus dur c'est de rien dire, devoir supporter son regard sans pouvoir lui expliquer que je ne fais pas ça pour la blesser, mais pour éviter de l'être moi-même. J'en ai marre du rôle de spectateur et à chaque fois c'est un peu plus insupportable. Sauf que parallèlement je continue d'exclure la possibilité de lui en parler. Je n'ai pas de mal à admette le fait d'être égoïste, mais lui dire ce que je ressens ce serait le truc le plus égocentrique que je pourrais faire. Je n'ai pas le droit de lui demander de remettre en question tout ce qu'on a construit jusqu'à maintenant. J'ai accepté le rôle de l'ami je dois m'en tenir à ça. Je suis le meilleur ami de surcroit, je suis censé être celui qui l'encourage à voir des mecs, pas celui qui les fait fuir. Ou peut-être que tout ça me semble aussi compliqué uniquement parce que je ne suis pas encore prêt à franchir le pas. Je n'ai jamais vraiment été en couple, ou très peu de temps, donc je ne connais pas tellement le concept de l'engagement, mais je sais que si je veux Layla, je dois renoncer à une part de ma liberté, à toutes les autres femmes et ce n'est pas si facile à faire que ça, pas quand, comme moi, on a l'habitude courir à droite et à gauche pour passer d'une femme à une autre. Et avec Layla, il est absolument hors de question que je commette l'erreur de ne pas lui être fidèle, il faut que je sois bien certain d'être prêt à lui appartenir à elle et à personne d'autre et encore...il faudrait qu'elle soit d'accord avec ça, ce que j'ignore totalement. Si ça se trouve, elle ne voudrait jamais de moi comme petit-ami et tout ça aurait servi absolument à rien, mais bon qui sait...Ce n'est pas le problème actuel de toute façon, là le problème c'est que de toute évidence je ne suis bon qu'à faire pleurer la seul et unique personne que je ne voudrais absolument jamais faire pleurer et tout ça parce que je suis trop bête, stupide et entêté pour simplement reconnaitre mon erreur. Il faut que je joue à la victime encore une fois, que je prenne tout sur mon cas pour avoir une raison de faire des reproches. C'est tellement ridicule, cette chicane n'a pas lieu d'être, tout ça parce que j'ai une sale tête dure. Et comme si la nature était amusée de ça, voilà que les nuages déversent leur pluie, rien de plus théâtral. Normalement je ne dirais rien, j'aime les orages et j'adore trainer sous la pluie, mais là ça me semble trop. À nouveau elle se retourne pour partir, tranchant qu'elle n'a plus rien à me dire. Et je ne dis rien non plus, je la regarde s'éloigner avant de lever les yeux vers le ciel quelques secondes pour regarder le flot de pluie qui s'abat sur la plage, comme si le fait que je sois déjà trempé de bord en bord n'était pas assez flagrant. Au moins ça a quelque chose de bon, en même temps que l'eau roule contre ma peau, elle semble emporter avec elle ma colère pour laisser place à la culpabilité.

Et je ne sais pas quoi faire une fois de plus. Je ne peux pas la laisser partir comme ça, mais qu'est-ce que je peux bien lui dire si je la rattrape ? Juste hausser les épaules en lui disant d'oublier tout ça, ça ne suffira pas. Je soupire en la regardant qui s'éloigne toujours. Peut-être que ce serait le bon moment pour essayer d'être un bon ami...certes je ne suis pas doué dans l'amitié, mais je sais quand même faire mieux que ça. Je n'ai plus qu'à ravaler mon mauvais caractère, après tout ça n'en vaut pas la peine, ça ne vaut pas la peine que je risque de perdre Layla pour une connerie pareil. Je finie donc par lui emboiter le pas histoire de la rejoindre. Je reste silencieux, je cherche quoi dire, quoi faire. Elle regarde derrière elle, croisant mon regard. Ça me rend simplement malade de la savoir en colère contre moi. « Arrête! Je pardonne pas bon! Je suis fatiguée de fermer les yeux sur tout!... si tu veux piquer ta crise, trouve quelqu'un d'autre!» Je baisse les yeux quelques secondes, très loin d'être fier et vidé de mon esprit combatif que j'avais il y a peu. Je veux juste qu'elle me pardonne, une fois de plus, même si je sais que je ne le mérite probablement pas. Elle continue d'avancer et je rassemble ce qu'il me reste d'audace pour la rejoindre rapidement, lui attrapant le bras pour l'obliger à se retourner et me faire face. «...Layla écoute...j'aurais pas dû faire ça...je sais que c'est injuste pour toi...tu mérites pas d'être seule et je devrais pas t'empêcher d'avoir quelqu'un...alors si tu veux...je peux aller retrouver ce gars et m'excuser...je vais lui dire que j'ai fait le con et que tu tenais vraiment à cette soirée avec lui...il t'en voudra pas...» Genre moi je suis prêt à aller faire des excuses à cet insignifiant ? Il faut vraiment que je me sente coupable pour faire un truc pareil...Coupable au point d'être prêt à lui réparer son rencart ? Enfin...là tout de suite je m'en fiche, je ne veux pas qu'elle pleure à cause de moi, je ne veux pas qu'elle me déteste. Enfin...voilà qui est fait pour les excuses, cela dit ça n'apporte pas de réponse sur le pourquoi j'ai fait ça. Je ne peux quand même lui dire un "voilà j'étais jaloux de ce mec parce que je suis amoureux de toi même si pour toi je suis rien de plus que le bon pote"...Avec ça je serais certain de me prendre une volée. Je garde mon regard rivé dans le sien, presque suppliant. «Je ne veux pas te blesser Layla...tu sais que je ne veux pas ça...C'est juste que...» Je tourne la tête pour regarder en direction de l'océan. C'est juste que quoi Zack ? Quelle explication de sauvetage je peux bien trouver ? «...j'ai tellement peur qu'un de ces gars te fassent du mal...c'est bête parce qu'au final, c'est moi qui finit par t'en faire...» Je la regarde de nouveau en haussant les épaules d'un air embêté. Je ne vois pas ce que je peux faire ou dire de plus. En fait je sais parfaitement ce que j'aimerais faire de plus, mais c'est totalement hors de question !

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Rester seule était peut-être une meilleure idée au fond que de s'acharner pour avoir le contraire. Ça ne l'avait jamais tué de ne pas avoir de petit ami. Même qu'il en avait toujours été ainsi avant de rencontrer Kyle qui fût le premier officiel. Elle ne s'ennuyait jamais et elle était toujours celle qui avait du temps à consacrer à sa famille et à ses amis. Sauf que de fréquenter son premier petit ami ne l'avait pas particulièrement changé non plus. Ses valeurs restaient identiques et ses priorités aussi. Oui elle passait du temps avec lui, mais elle en trouvait aussi pour sa sœur ou sa meilleure amie. Jamais elle n'avait eu l'impression de tout faire de travers. Au contraire. Elle n'était pas si nulle que ça et savait se montrer organisée. Certes elle n'avait plus beaucoup de temps pour elle, mais Layla ne s'en était pas plaint. De plus, Kyle ne râlait pas trop lorsqu'elle lui disait qu'elle avait des obligations familiales ou autre truc qui impliquait qu'il devrait attendre un peu avant de la voir. De toute façon, il aimait lui aussi traîner avec ses potes. Ça semblait être un tableau parfait non? Mis à part Harley et Zack qui ne lui avait jamais vraiment fait confiance, même si celui-ci avait tout tenté pour être sympa. La blondinette se disait juste qu'avec le temps ils s’habitueraient. Toute cette histoire aurait très bien pu durer dans le temps. Elle y croyait. Du moins, jusqu'à ce que Kyle quitte l'île sans prévenir. Du jour au lendemain, sans trop d'explication. Au début, elle était certaine d'en être responsable, convaincu qu'elle avait fait quelque chose de travers, mais celui-ci lui avait simplement dit qu'il ne se sentait plus bien à Hilo et qu'il avait besoin d'une plus grande liberté. Plus d'aventure, plus d'espace. Visiblement, elle n'était pas assez importante à ses yeux pour le retenir... Ça lui avait fait beaucoup de peine sur le coup. Elle ne souhaitait pas le perdre, mais Kyle ne semblait pas particulièrement prêt à s'engager sur du long terme. Layla vivait aussi au jour le jour, mais il y avait des limites aussi! Bref, elle était retournée à la case départ. Seule, l'impression qu'il lui manquait un bout de quelque chose. Un truc manquant. Peut-être pas vital pour l'instant, mais quand même. Ce n'était pas vraiment la même dynamique être en couple ou être célibataire. Et les histoires d'un soir ne l'intéressait pas du tout. C'était juste pas fait pour elle. Depuis ce temps, elle aimait répéter qu'elle attendait Le Bon gars avant de s'engager de nouveau. L'âme sœur, le mec idéale pour elle. Une sorte de rêve, mais elle connaissait des gens qui avaient rencontré le véritable amour. Pas impossible, mais compliqué visiblement. Juste y songer lui donnait envie de soupirer. Surtout là tout de suite, après ce qui venait de se produire. Un autre de perdu. Aussi bien abandonner tiens. C'était con cette idée d'écouter Riley et de faire des nouvelles rencontres. La blondinette ne se sentait pas d'humeur très optimiste sous la pluie battante. Ça transpirait la déprime à plein nez. Même pas capable d'avoir son meilleur ami proche pour la soutenir, au lieu de ça, il préférait être celui qui détruisait tout sur son passage. Déjà il faisait le difficile comme sa sœur chaque fois qu'elle avait le malheur d'accorder de l'attention à un mec, mais si en plus de ça il se chargeait de les faire fuir avant le premier rendez-vous... c'était perdu d'avance. Tout monde voulait la voir seule pour le reste de ça vie et personne ne se souciait de ce qu'elle voulait elle... C'était beau tout ça! Arf. Elle était supposée faire quoi à présent? Se fâcher? Faire comprendre à ses proches qu'elle aimerait qu'on la laisse fréquenter qui elle veut? Se disputer avec tout le monde, faire une crise, se rouler au sol, pleurer pour rien, ahhhh... Bordel. Ses pensées se brouillaient complètement. Aussi bien marcher et faire le vide. Rentrer chez elle.

Les mots ne servaient plus à rien dorénavant, ce pourquoi elle annonça à Zack qu'elle n'avait plus rien à lui dire, avant de prendre son bord pour quitter la plage. Elle ne voulait pas savoir s'il était fier ou non de son coup, s'il le regrettait ou pas. Qu'importe. Layla ne pensait pas mériter ça, du moins, elle n'avait rien fait pour que ça lui tombe sur la tête. La pluie continuait de couler sur elle, plaquant ses cheveux sur sa tête et collant ses pieds au sable imbibé. Ça ne lui avait servi à rien finalement de se coiffer... Bref, elle avait trop la tête ailleurs pour se soucier de sa robe ou de son look. D'un pas plutôt rapide, elle s'éloigna seule de son côté jusqu'à ce qu'elle ressente une présence sans son dos. D'un ton presque qu'autoritaire, elle renvoya Zack une fois de plus, toujours trop fâché pour lui pardonner. Ne prenant pas la peine d'attendre une réaction, elle lui tourna ensuite le dos de nouveau. Tant pi pour lui! Qu'il ne commence pas à se sentir miraculeusement coupable! Exaspérée, il la rattrapa tout de même, s'emparant de son bras pour l'arrêter et l'oublier à lui faire face. Un peu énervée par son geste, elle planta son regard dans le sien, prête à se dégager de lui bien vite s'il continuait de lui dire des bêtises. «...Layla écoute...j'aurais pas dû faire ça...je sais que c'est injuste pour toi...tu mérites pas d'être seule et je devrais pas t'empêcher d'avoir quelqu'un...alors si tu veux...je peux aller retrouver ce gars et m'excuser...je vais lui dire que j'ai fait le con et que tu tenais vraiment à cette soirée avec lui...il t'en voudra pas...» Parce que soudainement, monsieur était prêt à présenter des excuses? Bizarre, alors qu'il affirmait ne rien regretter du tout! Septique, elle l'observa un moment, voyant qu'il avait un léger air de culpabilité en lui. Il était un peu tard pour ça par contre. Il avouait quand même avoir été con en plus de ça... mouais. « Ça va, laisse le tranquille plutôt... je tiens pas à le revoir... » Valait mieux oublier toute cette histoire. Elle sentait que ce serait plus facile ainsi, au lieu de poursuivre Elliot pour tenter d'expliquer tout ça. Il en valait probablement pas la peine si ça se trouve. Son envie d'être seule s'était emparé d'elle et elle n'aurait pas d'autre rendez-vous avant un bon moment. C'était sa décision. Zack venait au moins de faire un effort avec cette proposition d'excuse, c'était déjà ça. Elle en prenait note, même si les mots : je te pardonne, ne lui venait pas encore en tête. Avisant soudainement son air suppliant, la blondinette se figea sur place, le laissant poursuivre au lieu de passer son chemin. «Je ne veux pas te blesser Layla...tu sais que je ne veux pas ça...C'est juste que...» Oh oui, elle le savait probablement. Dans son fort intérieur. Mais en même temps, il devait bien finir par comprendre qu'elle avait des limites... même si bon. Zack resterait Zack. Toujours le même... «...j'ai tellement peur qu'un de ces gars te fassent du mal...c'est bête parce qu'au final, c'est moi qui finit par t'en faire...» Son regard s’adoucit malgré elle, comprenant qu'il s’inquiétait juste pour elle. Il était pas croyable celui là. Une minute il envoyait balader un mec qu'il connaissait même pas, la suivante il lui piquait une crise en avouant rien regretter ce sa connerie et l'autre... il lui disait juste qu'il avait simplement peur qu'on puisse lui faire du mal. Comment réussir à y voir une logique? Impossible. Comme toujours. Sauf que depuis le temps qu'elle le connaissait, elle savait qu'il était parfaitement sincère avec elle. Il ne lui mentirait pas juste pour avoir son pardon. Se détachant de sa prise, elle fit un pas par derrière, l'air neutre et pas encore décidé sur ce qu'elle lui dirait. Ça l’agaçait complètement de le voir avec cet air là, car elle avait envie de se lancer dans ses bras pour le serrer en lui disant qu'elle ne lui en tiendrait pas rancune... Un peu découragée, elle soupira doucement sous la pluie. Oui, elle était incapable de le faire culpabiliser plus longtemps. Sa faute ça encore avec son foutu air de chien battu. « Je suis une grande fille Zack... t'inquiète pas pour moi et ça évitera peut-être ce genre de drame la prochaine fois... » Il n'avait pas à avoir peur de toute façon. Elle n'était pas le genre de fille à se choisir des mauvais garçons susceptibles de la blesser ou de l’entraîner dans des bêtises. Fallait pas la croire aussi naïve que ça non plus. Passant une main contre son visage pour repousser quelques gouttes d'eau, la blondinette se rapprocha ensuite de lui, tout doucement. Elle ne l'échangerait pour rien au monde, même s'il enchaînait les gaffes, c'était réellement décourageant au fond. À l'aide de son pouce, elle chassa une goutte sur le nez de son meilleur ami, l'observant ensuite d'une mine boudeuse. Comment faisait-il pour avoir autant de défaut, mais réussir à s'en tirer malgré tout? Il faisait peut-être un effort après tout. Un petit, mais un effort quand même. « Je te déteste, je veux pas me disputer avec toi... c'est toujours insupportable et puis j'ai trop peur de te perdre. » Un faible sourire passa sur ses lèvres, avant de poursuivre tout doucement. « … tu le sais bien pourtant que si je fréquente quelqu'un ou pas, ça ne changera rien... » Il ne devait pas sentir qu'il la perdrait, au contraire. Elle le garderait toujours près d'elle parce qu'elle avait besoin de lui. Aussi simple que ça. C'était son meilleur ami depuis pratiquement toujours, jamais elle ne le mettrait en dehors de sa vie. Pourtant, elle sentait toujours qu'un truc le tracassait malgré tout. Sentant la pluie froide glisser sur son dos, Layla fit un petit pas de plus vers lui en écoutant le tonnerre gronder au-dessus de sa tête. Bordel qu'elle détestait ça ce bruit du démon! Plissant le nez d'agacement, elle releva la tête vers lui, désormais bien coller, le frôlant uniquement. « Si je te pardonne... tu promets de ne pas le refaire? » Désormais c'était elle qui l'implorait silencieusement, désireuse de ne pas revivre ce cauchemars encore une fois. Ça l'avait trop blessé pour le laisser recommencer une autre fois. Il devait faire un minimum attention...

[SEXY LITTLE BITCH.]

Même si ça a tendance à horriblement m'énerver, Robby n'a pas vraiment tort quand il me qualifie d'amoureux transi. C'est pathétique mon histoire, c'est tellement ridicule de penser que j'aime la même fille depuis des années et des années et qu'elle ne le sait pas encore parce que je suis paralysé de peur à l'idée de lui dire. Et je ne sais même pas si au final je suis le plus à plaindre dans tout ça, je me mets à la place de Rob qui endure ça depuis toujours lui aussi, qui m'a écouté me plaindre chaque fois que Layla voyait un autre mec, qui a supporté ma colère aussi ou qui a patiemment attendu que je passe mes crises d'insécurité chaque fois que j'ai cru que j'allais la perdre pour de bon. Comme il est le seul à savoir, il a toujours été le seul à qui je pouvais en parler, à son grand malheur parfois. Et comme à peu près tout le monde, il y a souvent eu des moments où il ne me comprenait tout simplement pas. Je ne sais même pas si je me comprenais moi-même d'ailleurs. Je crois que j'ai toujours été perdu au milieu de tous mes problèmes si bien que je n'ai jamais vraiment eu de cohérence. J'étais amoureux de Layla et pourtant j'ai enchainé les histoires d'un soir, jour après jour et j'y prenais un grand plaisir d'ailleurs. Je ne voulais rien savoir des histoires de couple, je ne voulais surtout pas entendre parler d'amour, ça me répugnait, pourtant...Et entre ça, mon instabilité, l'alcool, la drogue, les fêtes...il n'y a jamais eu de place pour des sentiments dans mon existence alors je les ai ignoré, j'ai longtemps fait comme s'ils n'existaient pas et parfois je me dis que c'était bien plus simple comme ça. Pendant plusieurs années, ma période noire si on peut l'appeler comme ça, je m'étais éloigné de Layla, j'étais trop occupé à faire mes conneries et m’autodétruire l'existence de toute façon. Je crois qu'au fond, comme beaucoup d'autres choses, je cherchais juste à fuir parce que c'était plus simple comme ça. C'était beaucoup plus facile d'aller me taper la première pute rencontré sur la plage que d'assumer le fait que Layla, je l'avais dans la peau. De toute façon à cette époque je ne voulais que personne ne m'approche, même pas elle. Je menais une campagne de destruction massive contre moi-même et tout ce que je voulais, c'était souffrir seul dans mon coin. Je ne voulais pas de leur amitié, ni de leur pitié et encore moins de leurs inquiétudes et chacun leur tour, j'ai essayé de les éjecter de ma vie et par chance pour moi, ils ne se sont pas laissé faire, ni elle, ni Robby, ni les autres. Ils sont restés malgré tout à attendre le jour où je me pèterais la gueule assez solidement que je ne pourrais pas refuser leur aide. Et c'est arrivé le jour où j'ai essayé de me suicider. Je sais que même si c'est uniquement de ma faute, Robb s'en veut beaucoup pour ça, parce qu'il n'était pas là tout simplement, il a l'impression de m’avoir laissé tomber...Pour ce qui est de Layla, je ne sais pas...on n'a jamais vraiment prit le temps de discuter de tout ça...Après, j'ai repris le droit chemin pour me concentrer sur ma carrière et je me suis de nouveau rapproché d'elle, pour ensuite recommencer à déconner, mais en légèrement moins pire. Et parce que je semble incapable d'agir en adulte responsable, je continue d'accumuler les bêtises aujourd'hui encore, mais j'ai quand même vieillit et même si ça me semble horrible, je m'en rends bien compte moi-même. Je réagis peut-être encore comme un gamin écervelé et égocentrique, mais je me rends d'avantage compte de la portée de mes actes, toujours un peu trop tard, mais quand même.

J'en suis quand même venu à me demander si j'étais enfin prêt à assumer ce que je ressens pour elle. C'est un peu le but de cette foutue cure d'abstinence que je m'impose depuis quelques temps d'ailleurs. C'est histoire de vérifier si je suis capable de m'en passer, capable de tirer un trait sur ma principale faiblesse, les femmes. Bon...principale je ne sais pas...peut-être que c'est plutôt l'alcool, mais peu importe. Au moins s'il y a une chose que je n'ai pas besoin de vérifier c'est ma jalousie. Elle est toujours là, prête à attaquer n'importe qui. Et là tout de suite, j'en subis une fois de plus les conséquences. Sauf qu'évidemment ça je ne peux pas lui en parler, je me vois mal lui dire...je suis jaloux. Ce serait bête et je suis plus malin que ça, si j'ai réussi à rester dans le rôle du bon pote tout ce temps, je ne vais pas tout gâcher en quelques mots. J'ai déjà bien assez gâché de truc pour le moment, je dois plutôt m'efforcer à trouver une façon de me faire pardonner. Et pour le coup, je serais prêt à faire à peu près n'importe quoi pour ça...y comprit retourner voir ce dégonflé pour m'excuser de mon comportement, même si au fond j'ai pas du tout envie de faire ça, sauf que voilà, quand il faut, il faut. Cela dit j’admets quand même être profondément soulagé quand elle me répond de plutôt le laissé tranquille et encore plus quand elle ajoute qu'elle ne tient pas à le revoir. Bonne affaire ! Je ne tiens pas non plus à ce qu'elle le revoit. Pour ma part je continue à m'excuser d'une certaine façon et je suis honnête quand je dis que je n'ai jamais voulu la blesser. Pour ce qui est de vouloir la protéger des mecs qui pourraient lui faire du mal, c'est une demi-vérité. Oui je veux bien la protéger, mais c'est surtout mon excuse facile pour éviter d'entrer trop dans les détails. « Je suis une grande fille Zack... t'inquiète pas pour moi et ça évitera peut-être ce genre de drame la prochaine fois... » Plus facile à dire qu'à faire. Arrêter de m'inquiéter pour elle ? Nan, impossible. Elle s'approche ensuite de moi, venant glisser son pouce contre mon nez, sans doute pour y enlever une goutte d'eau, ce qui me semble peine perdu vu la quantité de pluie qui nous tombe dessus, mais bon qu'importe, je ne vais surement pas me plaindre de cette proximité...quoique en fait...je pourrais effectivement m'en plaindre parce que chaque fois qu'elle fait ça...chaque fois qu'elle se colle contre moi, c'est un tour de force de résister à l'envie que j'ai d'en avoir plus. « Je te déteste, je veux pas me disputer avec toi... c'est toujours insupportable et puis j'ai trop peur de te perdre. » Je souris à mon tour, un léger sourire aussi. Je ne veux pas me disputer avec elle non plus. « … tu le sais bien pourtant que si je fréquente quelqu'un ou pas, ça ne changera rien... » Je fixe mon regard dans le sien, j'aurais tellement envie de lui dire que ce n'est pas ça le problème, que c'est le fait qu'elle puisse fréquenter quelqu'un justement qui me dérange à ce point. «Ça changera forcément quelque chose, on le sait très bien tous les deux...enfin...j'imagine que c'est normal aussi, on n'y peut rien...» C'est la vie comme certains diraient. Et je n'ai pas envie de m'étendre sur ce sujet lui aussi propice à la dispute. « Si je te pardonne... tu promets de ne pas le refaire? » Je la fixe, affichant une moue pas très enthousiasme. Je ne peux quand même pas lui promettre ça quand même ! Ça voudrait dire que si demain elle débarque avec un petit-ami, je vais être obligé de contempler tout ça sans pouvoir rien dire ou faire ? Pas question ! Je veux conserver la possibilité de lui éclater la gueule à ce pauvre type. Et c'est ça la condition à son pardon ? Injuste ! «Je peux pas vraiment te promettre ça...» Aussi bien ne pas faire cette promesse, je ne vois pas comment je pourrais la tenir...enfin sauf si je vais un effort, un gros effort. «En fait non...c'est bon...je te le promets, je vais plus le refaire. Si tu veux sortir avec des types, vas-y, je vais pas me remettre à travers ton chemin.» Et entre nous, je le regrette déjà. J'éclipse un nouveau sourire accompagné d'un air piteux bien destiné à finir de la faire craquer. «Alors tu me pardonnes ?» Et pour accompagner mes paroles, je glisse mes bras autour de sa taille histoire de lui faire un câlin. Et si ça ne tenait qu'à moi, je ne la lâcherais plus.

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Même en prenant la décision d'attendre le bon mec et de ne pas se presser à rencontrer des gars, elle savait qu'à quelque part, son père finirait tôt ou tard pas se mêler de cette partie de sa vie. Depuis le divorce avec sa mère, elle avait pris un peu de distance avec lui, le laissant même déménager dans son hôtel chéri pour y gérer ses affaires. Harley et elle ne s'en étaient pas plaint, ayant une villa entière pour deux personnes. Mais à présent que monsieur était amoureux de madame Blackburn et avait épousé celle-ci, il semblait songé de plus en plus à l'avenir de ses deux filles, à commencer par la plus vieille. Si Layla avait été clair au sujet de son choix de carrière, il n'allait pas baisser les bras si facilement pour ce qui était de sa futur moitié. Son père n'hésitait plus à lui présenter le fils de tel homme important d'Hilo lors des séances cocktail ou soirée de charité, comme s'il avait espoir de la voir tomber en amour avec un fils de riche! Rêvait-il vraiment de marier sa fille de façon stratégique? C'était totalement dégoûtant! Visiblement, il ne savait pas agir en père normal, c'est-à-dire, de la laisser vivre sa vie amoureuse comme elle l'entendait et avec qui elle voulait. Que ce soit un riche ou un pauvre, le fils de quelqu'un ou le fils de personne. Ça faisait un peu peur, mais Layla savait qu'il ne pouvait quand même pas lui tordre un bras pour qu'elle unisse sa vie avec l'homme choisit spécialement par lui. On aurait dit un vieux film de mauvais goût! Elle avait déjà eu une discussion avec lui à ce sujet, mais pour ne pas changer à ses habitudes, il n'avait pas tenu compte de son opinion. Ses prétendants étaient d'ailleurs insupportables, à peine capable d'avoir une conversation intéressante. Ils étaient peut-être bien élevés et charmants, mais à l'intérieur, ils étaient vide. Rien que des pantins de perfection dressés pour donner une bonne image. Absolument pas séduisant! La blondinette trouvait toujours le moyen de fuir le plus vite possible, prétextant être fatiguée ou trop ennuyée. Harley avait de la chance de ne pas être l'ainée, car elle ne subissait pas encore ce manège. De toute façon, comme elle avait un fort caractère, son père abandonnerait peut-être plus vite avec elle. Qui sait. Quoi qu'il en soit, il n'avait pas un mot à dire sur leur relations amoureuses. Surtout que Layla était loin de songer à se marier et à avoir des enfants. Il y avait des limites! 25 ans ce n'était pas si vieux que ça. Elle avait la vie devant elle pour profiter de chaque moment. Chaque chose en son temps, elle n'était pas du tout pressée. Raison de plus pour profiter du célibat, même si au fond, elle avait beau aimer la solitude, elle ne vivrait pas que de ça. Elle savait qu'elle avait envie qu'on s'occupe un peu d'elle, qu'on lui donne de l'attention et de l'affection... Bref, c'était peut-être trop en demander. Elle ferait mieux d'oublier tout ça, enfin, surtout pour le moment. Elliot, sa soirée, son meilleur ami, la pluie, les disputes... non vraiment, elle n'avait pas trop l'énergie pour ça. Lorsque sa routine ou sa tranquillité venait à être perturbé, elle se sentait tout à l'envers.

Après quelques larmes de colère et de tristesse perdu dans la pluie, lorsque le découragement l'emporta sur son optimiste, Zack revient vers elle avec un discourt totalement différent. Il semblait vouloir s'excuser pour sa connerie en plus de chercher à se faire pardonner. Elle avait beau s'être répétée mentalement que cette fois-ci, elle ne devait pas encore craquer pour lui faire passer le message, elle se sentait déjà abandonner la partie. D'un côté parce qu'il avait l'air sincère et de l'autre, parce qu'elle ne voulait pas vraiment le bouder plus longtemps. C'était idiot d'avoir besoin de celui qui venait de vous gâcher la soirée... Bref, elle n'y pouvait rien. Il restait son meilleur ami et il comptait trop pour elle. La blondinette ne pouvait pas s'amuser à risquer de le perdre. Inutile de souffrir plus présentement. Sauf qu'avant de le pardonner, elle avait bien deux ou trois trucs à lui dire. À commencer par le fait qu'il n'avait pas à être si inquiet pour elle. Pile le genre de commentaire qu'elle n'aimerait pas se faire dire, étant elle-même trop inquiète pour un rien dès qu'il s'agissait d'un proche. Mais bon. C'était juste question d'éviter de répéter ce drame inutilement. Il avait le droit de s’inquiéter, mais plus modérément si possible. Elle prit la peine de lui rappeler aussi que rien ne changerait si jamais elle fréquentait quelqu'un. Qu'il serait toujours son meilleur ami et qu'elle serait toujours là pour lui. Que leur amitié ne tomberait pas à l'eau du jour au lendemain comme s'il n'avait jamais rien eu. «Ça changera forcément quelque chose, on le sait très bien tous les deux...enfin...j'imagine que c'est normal aussi, on n'y peut rien...» Hum. Peut-être, peut-être pas. Si elle le savait, bonne question, elle ne voulait probablement pas le savoir, voilà tout. Layla avait toujours souhaité ignorer ce genre d'hypothèse. Ça la tracassait trop en fait. Et elle ne savait pas du tout pourquoi. Cette zone grise demeurait inexpliquée et elle ne souhaitait surtout pas l'analyser ce soir. Elle en avait déjà assez sur les épaules, hors de question de se tracasser avec autre chose. Voulant en venir au plus important, elle lui demanda de promettre qu'il ne referait plus une chose pareille en échange de son pardon. Sur le coup, ça lui semblait être un bon marché, mais en voyant son air très peu ravis, elle comprit que cette promesse là devait être trop dur. «Je peux pas vraiment te promettre ça...» Elle ne répondit rien, continuant simplement le regarder d'un air neutre, lui montrant bien qu'elle était sérieuse et ne changerait pas de proposition. Ça semblait être réellement difficile pour lui, mais elle insistait tout de même. Elle devait insister pour ne pas voir cet épisode se répéter. Pas le choix. Zack finit heureusement par céder à sa demande, lui assurant qu'il n'allait plus se mettre en travers de son chemin. Elle se sentit légèrement soulagée sur le coup. C'était toujours ça de gagné. Avisant son air de chat mouillé, Layla comprit tout de suite la stratégie. «Alors tu me pardonnes ?» Ah, évidemment! Cette question... elle pouvait toujours le faire attendre un peu... ou bien... Pas le temps de lui répondre, il l'attira contre elle tout doucement pour lui faire un câlin. Son cœur s'emballa tout à coup et d'un geste naturel, elle passa ses bras autour de lui pour se blottir dans son étreinte. Sale tricheur, elle aimait beaucoup trop ça... arf. Fermant les yeux un petit instant pour en profiter, elle lui vola un peu de sa chaleur au passage. Cette douche de pluie commençait à être lourde à supporter! D'une voix plus douce, elle lui répondit alors. « ...bien sûr que je te pardonne, qu'est-ce que tu crois... » Avec un câlin en plus de ça, difficile de jouer la boudeuse! Elle avait l'impression que cela faisait une éternité qu'il ne lui en avait pas donné un. Hors de question de s'en plaindre. Elle se sentait trop bien à présent. Il aurait pu tomber de la grêle qu'elle n'aurait pas bougé d'un poil. Plus rien ne pouvait l'atteindre comme ça! Grimpant sur la pointe de ses pieds pour se grandir un peu plus, la blondinette l'attrapa par le cou en le serrant une dernière fois contre elle. « c'est déjà oublié, t'inquiète... » Parce qu'il le fallait bien, elle se détacha ensuite de lui, esquivant un petit sourire timide. Maintenant que tout était pardonné, elle se sentait franchement beaucoup mieux. Elle avait l'impression de reprendre un peu plus de couleur. Passant une main contre le t-shirt de Zack, elle leva ses yeux bleu vers lui d'une mine amusée. « Je crois qu'on est assez mouillé comme ça, non? » Décollant doucement sa robe de sa peau pour retirer un peu d'eau de son vêtement, la blondinette lâcha un soupire entre ses lèvres. « J'aimerais rentrer chez moi, même si je sais que tu vis dans l'eau, être au sec ne ferait pas de tord je pense... tu viens?» Surtout que d'être sur la plage pendant un orage n'avait rien d'exotique. Il faisait un temps à rester à l'intérieur plutôt que dehors. Attendant sa réponse avant de bouger, elle passa une main dans son visage pour dégager quelques gouttes d'eau qui la chatouillaient.

[SEXY LITTLE BITCH.]

Un monde sans Layla me semblerait tout simplement impossible. J'ai l'impression qu'elle est là depuis toujours, ce qui est un peu vrai puisqu’on était encore que des gamins quand on s'est connu. Bon certes au début ce n'était rien d’exceptionnel, pas une folle amitié, du moins pas venant de moi. Avec mon mauvais caractère et déjà un orgueil plus gros que ma tête, le petit bout de cul que j'étais ne trouvait rien d'intéressant dans le fait d'avoir une petite casse-pied blonde pour venir prendre sa défense. J'étais bien capable de le faire moi-même même s'il me manquait une bonne tête pour égaler les autres garçons de la classe. Enfin qu'importe, malgré ce que je pouvais dire, je l'aimais bien quand même, parce qu'au maximum d'intérêt qu'un garçon de cet âge peut porter à une fille, moi, je la trouvais jolie, je trouvais qu'elle ressemblait à une princesse comme dans les films de ma sœur. Je me souviens d'ailleurs avoir décrété à Robby qu'elle en était une et qu'un jour ce serait ma princesse à moi. Même si je n'avais rien d'un prince, j'en suis toujours bien loin en fait. Certes les Cates sont une famille bien en moyen avec une excellente éducation, mais plutôt loin des mondanités des gens qui se qualifient comme était de classe supérieur. Mes parents sont des écologistes, des Greenpeaces autrement dit. S'ils pouvaient refaire le monde, je suis certain qu'ils le feraient et moi ça m'a toujours un peu troublé. Je suis tout à fait d'accord avec le concept de protéger l’environnement, les bêtes, la flore et tout, je suis aussi très attaché à Hawaii, mais j'ai également toujours apprécié les commodités de la technologie et quand ma mère décidait de ne plus utiliser l'électricité ou de récupérer l'eau de pluie ou encore de manger naturel et biologique, je n'étais plus certain d'être dans la bonne famille. Enfin bref je m'éloigne. Tout pour dire que malgré l’apparent fossé entre ma famille et la famille Kingston, Layla est tout de même devenu une part importante de mon existence. Elle est pratiquement dans chacun de mes souvenirs et bien souvent les plus agréables et l'idée que ça puisse changer un jour ne me plait pas du tout. La perspective qu'elle puisse rencontrer un autre gars qui prendra ma place, pas en tant que meilleur ami, puisqu'elle semble m'assurer que ce sera toujours moi, mais il prendra certainement plus de place que moi. Je ne veux pas qu'elle tombe amoureuse, je ne veux pas qu'elle fasse sa vie avec un autre, parce qu'aucun mec censé n'accepterait de partager sa copine avec un autre mec, quand bien même qu'il ne soit que le meilleur ami. Moi je ne l’accepterais pas en tout cas, enfin dans une certaine mesure, par exemple je sais bien que Layla et Robby sont amis aussi, mais pas de la même façon...enfin je veux dire...Robby ne dort pas avec elle la nuit. Quoiqu’à ce niveau, je ne suis même pas sûr que le titre de meilleur ami autorise à le faire...J'étais convaincu que ce n'était pas une bonne idée la première fois et je continue de l'être à chaque fois que je reste dormir à ses côtés. Je crois qu'en fait, les limites de notre amitié sont un peu mal définies. C'est peut-être à cause de ça que nos disputes sont si fréquentes.

Par chance, je serais prêt à lui pardonner n'importe quoi et je commence à croire que l'inverse est aussi vrai. Certaine personne m'aurait rayé de la liste d'ami pour beaucoup moins que ce que j'ai pu faire et pourtant Layla me pardonne toujours, même si j'agis contre elle, même si je la blesse ou que je ne mériterais tout simplement pas d'être pardonné. Il faut aussi dire que considérant le nombre de connerie que j'ai pu faire jusqu'à maintenant, j'ai quand assimilé quelques trucs pour m'aider à gagner le pardon des autres, je n'hésite donc pas à faire encore plus pitié que je ne le devrais et avec les filles ça fonctionne plutôt bien. Si j'accompagne le tout d'un de mes rares câlins, ça passe souvent encore mieux. Enfin, avec Layla, ça semble toujours fonctionner. « ...bien sûr que je te pardonne, qu'est-ce que tu crois... » Je souris, restant collé contre elle parce que j'y suis bien tout simplement, même si ça me parfois l'impression d'être en train de tourner le fer dans la plaie. « c'est déjà oublié, t'inquiète... » Ça j'ai un peu de mal à le croire, mais je ne vais surement pas commencer à argumenter à ce sujet. Et à mon grand regret, elle finit par se détacher remettant un peu de distance entre nous. Quand elle fait mentions du fait qu'on soit mouillé, je réalise qu'en effet on est toujours planté sous la pluie, en soit, ça ne me dérange pas vraiment, je suis tellement habitué d'être dans l'eau, qu'être mouillé de la tête au pied me semble aussi naturel qu'être bien sec, mais avec l'orage ce n'est quand même pas prudent de rester sur la plage. Personne n'a encore été frappé par la foudre, mais vaudrait mieux éviter d'être les premiers. « J'aimerais rentrer chez moi, même si je sais que tu vis dans l'eau, être au sec ne ferait pas de tord je pense... tu viens?» Entre-nous j'espérais bien qu'elle me demanderait de venir. Je préfère de loin l'idée qu'elle passe la soirée avec moi qu'avec l'autre. J'hoche aussitôt la tête, attrapant doucement sa main au passage pour ensuite prendre la direction de son chez-soi. «La tempête va être plutôt forte je crois...» Je regarde en direction de l'océan ou les nuages noirs semblent à perte à de vue, autrement dit, ça ne fait que commencer. «...c'est dommage parce que les vagues sont vraiment géniales là...» Et effectivement avec le vent qui souffle, les rouleaux qui s'écrasent conte la plage seraient parfaits pour le surf. Sauf que voilà, apparemment que ce n'est pas prudent d'aller surfer dans une tempête, d'autant plus que bien souvent ça rapproche les requins de la côte...personnellement j'irais quand même, mais j'en connais qui n'apprécierait pas l'idée. On finit par arriver à la demeure et je laisse à Layla le soin d'aller chercher des serviettes histoire de ne pas mettre d'eau partout. Pendant ce temps, je me débats avec mon t-shirt mouillé pour réussir à l'enlever, me dirigeant vers la cuisine pour l'essorer au-dessus de l'évier. Je sens alors une serviette m'atterrir dans le dos, la rattrapant juste avant qu'elle ne tombe par terre, je me retourne pour aviser Layla qui vient de revenir. «Merci...au moins j'aurai pas besoin de prendre de douche.» Je passe rapidement la serviette dans mes cheveux pour ensuite tenter d'étancher mon jean avec. Je lui jette un coup d’œil amusé au passage. «Tu devrais aller te changer...t'as tout ton stock de linge toi, ce sera mieux que de rester comme ça...» Et dans mon propre intérêt, je préfèrerais qu'elle aille mettre son pyjama d'ourson ou un jogging que de la voir dans cette petite robe mouillée qui lui colle au corps. Comme ça, ce serait beaucoup plus facile de résister à l'envie de mater. Non pas que ça me déplaise de le faire, mais comme je ne suis pas censé le faire...«T'as soif ?» Que je lâche avant d'aller ouvrir la porte du frigo le plus naturellement du monde, faut dire que je squatte tellement souvent ici que je suis pratiquement chez moi. Pour ma part, j'attrape une bière, attendant sa réponse tout en observant le contenu avec appétit, pourtant ça ne fait pas si longtemps que j'ai mangé...Enfin, vaut mieux que ce soit la bouffe que je regarde avec appétit plutôt qu'elle de toute façon...

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Elle aimait bien la pluie en fait, mais il y avait des jours où elle ne se sentait pas d'humeur à l'apprécier à sa juste valeur. Sa soirée aurait peut-être été meilleur avec un beau petit coucher de soleil réputé pour être les plus beaux d'Hawaii, quoi que vu la tournure des événements, elle pouvait à présent dire qu'officiellement, sa soirée tombait à l'eau. Cette grosse pluie sous les épais nuages noirs lui volait l'envie de traîner sur la plage. Elle se sentirait probablement mieux une fois à l'intérieur parce que comme ça, trempée des pieds à la tête, elle se sentait plutôt misérable. Comme un chat à qui l'on aurait fait prendre un bain sans son consentement. Malgré tout, même en sachant qui était le coupable, pour sa soirée gâché et non pour la météo, elle trouvait le moyen de lui pardonner! Sa sœur lui reprochait souvent d'être trop gentille et qu'un jour, les gens en abuseraient sauf qu'il ne s'agissait pas de n'importe qui non plus. Zack avait le dont de réussir à obtenir son pardon trop facilement. Ça en faisait peur parfois. Elle savait qu'il avait mal agit et qu'il l'avait même blessé, mais c'était son meilleur ami depuis si longtemps qu'elle le croyait lorsqu'il lui disait qu'il n'avait pas voulu lui faire du mal. Elle était la première à croire qu'il était un type bien, malgré les rumeurs de toutes sortes qui disaient le contraire. S'il ne l'avait pas eu facile, ça ne l'avait pas empêché de croire en lui, de croire qu'il était une bonne personne même s'il doutait de lui-même. Tout le monde avait des défauts de toute manière et elle ne lui avait jamais demandé d'être parfait pour elle. Zack n'était pas le genre de personne que l'on pouvait influencer de toute manière, il fallait savoir le prendre ainsi, dans sa personnalité un peu hors norme. Peut-être pour ça qu'elle était toujours aussi proche de lui depuis autant d'années et d'ailleurs, elle ne souhaitait pas que ça change! Lorsqu'elle lui proposa de rentrer chez elle pour se mettre au sec, il accepta tout de suite, attrapant sa main au passage en se remettant en route. Ce serait plus prudent que de rester ici et d'attendre le centre de la tempête. D'ailleurs, il lui fit la remarque, soulignant au passage qu'il y aurait de belles vagues avec tout ce vent. « Tu sais ce que j'en pense d'aller surfer avec un temps pareil... et puis vu comment ça se présente, ça risque de devenir plus gros. Je crois plutôt que demain matin tu devrais être bon pour avoir le reste des vagues... » Elles seraient probablement moins monstrueuses que ce soir! Et puis elle savait de quoi elle parlait en matière de météo, effectuant présentement quelques études à ce sujet. Layla aimait cela, parce qu'à Hilo, on y retrouvait toujours plein de climats différents. Il pouvait faire soleil, avoir des sécheresses, mais aussi être victime d'un ouragan ou bien d'un tsunami. L'action de manquait pas avec les conditions météorologiques. C'était assez intéressant tout de même. Bref, quoi qu'il en soit, hors de question de surfer ce soir, même s'il y aurait sans doute deux ou trois imprudents qui s'y risqueraient. Zack allait devoir résister pour le moment et ça lui permettrait au moins de ne pas être inquiète pour lui. Elle savait qu'il n'était pas qu'un simple débutant, là n'était pas la question. Il faisait un temps de chien, voilà tout!

Une fois dans sa villa, la blondinette lâcha un soupire de soulagement, secouant ses pieds pour enlever l'eau et le sable. Enfin sortie de cette douche géante. Se dirigeant ensuite vers la salle de bain du bas pour attraper des serviettes propres, elle laissa Zack faire comme chez lui. Après tout, il squattait souvent, tout comme Riley et puis ça ne la gênait pas du tout. Le nombre de personne qui prenait cette villa pour une deuxième maison... elle ne comptait plus trop. Déposant une serviette sur ses épaules, elle traîna la seconde jusqu'à son meilleur ami. Le trouvant finalement à la cuisine, elle s'avança doucement et sans bruit. Le voyant essorer son pauvre t-shirt, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il mettrait un moment à sécher de toute manière. Lui lançant une serviette sur la tête, question de faire disparaître la vu de son dos beaucoup trop bien à son goût, elle termina de s'éponger les cheveux l'air de rien. «Merci...au moins j'aurai pas besoin de prendre de douche.» Oui pour ça fallait pas trop s’inquiéter! « ...Et moi donc! » La pluie les avait suffisamment nettoyé pour ce soir. Elle serait peut-être motivée pour se prélasser dans un bain d'eau très chaude, mais sinon, au diable la douche. Observant l'état de sa robe, elle l'épongea un peu par principe, question de ne pas mettre de l'eau partout sur le plancher. «Tu devrais aller te changer...t'as tout ton stock de linge toi, ce sera mieux que de rester comme ça...» Relevant la tête vers lui, elle avisa son air amusé. Oui, bon, il avait peut-être raison! Contrairement à lui, elle pouvait se changer des pieds à la tête pour être plus confortable. Reposant sa serviette sur ses épaules, Layla hocha la tête en prenant la direction du grand escalier. « Je vais me trouver un truc de sec alors, toi va porter ton t-shirt dans la sécheuse si tu veux... je reviens. » Montant les marches une à une, elle le laissa traîner à la cuisine le temps qu'elle se change pour enfiler un truc plus décent qu'une tenue mouillée. .«T'as soif ?» « Non ça va, je me ferais un thé plus tard, prend tout ce que tu veux! » Entrant dans sa chambre, elle se batailla avec sa robe pour la retirer une fois pour toute. Cela fait, elle la déposa dans un coin, retirant également ses sous-vêtements imbibés d'eau. Bon, elle se sentait déjà mieux comme ça, quoi qu'à présent, elle ferait mieux de trouver un truc plus confortable qu'une jolie robe. Récupérant d'abord son ensemble de sous-vêtements blanc en dentelle, elle prit aussi le temps de secouer ses cheveux pour les aider à sécher. Elle aurait vite l'air d'un petit caniche frisé si elle ne prenait pas la peine de les brosser. En même temps qu'elle démêlait ses boucles blondes, Layla fouilla dans son garde robe. La mine songeuse, elle choisit finalement son bas de pantalon jogging gris, peut-être pas très classe, mais très confortable, avec un haut de plage blanc, t-shirt ample qui lui laissait une épaule à découvert. De toute façon, elle ne sortait pas nulle part ce soir, alors pas besoin de s'arranger. Et puis ce n'était pas Zach qui lui passerait un commentaire sur sa tenue de toute façon. Une fois son image redevenue potable, elle quitta sa chambre afin de ne pas le laisser plus longtemps seul en bas. « J'arrive! » D'un bon pas, elle se précipita dans le canapé, rebondissant à ses côtés, le sourire aux lèvres. Voyant qu'il s'était pris une bière, elle lui proposa aussi de manger un truc. « Si t'as faim tu me le dis... ya de quoi nourrir une armée, comme toujours. » En effet, son réfrigérateur était une véritable mine d'or de bouffe. Quoi que Zack aimait plutôt pêcher les cornichons que de se prendre de la nourriture du traiteur. Chacun ses goûts, mais elle pourrait toujours cuisiner en cas de besoin. Pour sa part, elle n'avait pas vraiment faim là maintenant. Repoussant une mèche de ses cheveux derrière son oreille, elle attrapa un petit coussin entre ses bras en se calant dans le canapé. « J'aimerais bien pouvoir te passer un t-shirt, mais je crois pas qu'il soit à ta taille... dommage, le rose te va si bien » Le regard moqueur, elle l'observa un moment en se souvenant de ce que Riley lui répétait toujours à ce sujet. Combien elle aimait souligner le fait qu'il n'avait plus rien d'un petit gamin. Pour ça, elle n'était pas aveugle quand même! Quoi qu'elle se refusait à mater son propre meilleur ami... c'était pas vraiment, m'enfin, pas particulièrement poli. Ou alors juste déplacé. Quoi qu'il en soit, elle détourna bien vite son attention sur son téléphone portable qui vibra dans sa poche. Nouveau message texte. Justement, en parlant du loup, Riley lui lançait un : « Et alors!? Ça se passe bien? » Saleté de curieuse! Adressant un sourire en coin à Zack, elle le lui montra rapidement rien que pour dire. De toute façon, ce n'était pas Elliot qui allait lui écrire ce soir! « C'est que Riley... » Bha oui, ce n'était pas nouveau qu'elle la harcèle de message. Plus ou moins motivée à lui répondre ce soir pour lui donner les détails de sa soirée tombée à l'eau, elle lui envoya un simple « je suis avec Zack... » avant de fermer son téléphone et de le déposer sur la table de salon. Elle préférait avoir un peu de tranquillité au lieu de s'éterniser sur ce stupide rendez-vous. C'était inutile après tout. Valait mieux tourner la page.

[SEXY LITTLE BITCH.]

Égoïstement je dois admettre que j'avais vraiment envie de passer la soirée avec Layla. Une fois de plus comme si je ne le faisais pas déjà suffisamment souvent. C'est devenu une habitude même et selon Robby c'est plutôt malsain dans le sens que de son point de vu une amitié gars/fille ne devrait pas être comme ça. En somme c'est un peu comme si on était en couple, mais sans les récompenses. Un couple d'amis est ce que c'est possible ça ? Enfin après remarquez que je m'en fiche un peu de ce que les gens peuvent penser. Il y en aura toujours pour dire que ce n'est pas correct, mais moi tant que je peux être avec elle, ça me va. Bon après je ne vais mentir non plus, je n'ai pas l'intention de me passer de sexe éternellement et si je ne peux rien faire avec Layla je vais bien être forcé d'aller voir ailleurs un jour ou l'autre. L'abstinence c'est bien beau mais ça n'a jamais fait partie de mes principes de vie. Tout ce que je voulais c'était prouver aux gens que je ne suis pas qu'une pute et que je peux bien ne rien faire si j'en ai envie et accessoirement montrer à Layla que je peux être digne de confiance malgré la mauvaise réputation que je me traîne à ce niveau. Inconsciemment je pensais sûrement aussi que ça allait peut-être augmenter mes chances avec elle, mais elle ne semble pas me voir autrement qu'en ami de toute façon donc c'est un peu raté pour ça. Je sais bien que tout serait plus simple si je lui disais directement ce que je pense, dans le pire des cas ce n'est pas réciproque, mais au moins elle saurait à quoi s'en tenir. Parce que certes oui j'aime bien quand elle me fait des câlins et tout ça, mais dans le contexte présent c'est parfois embêtant. J'ai surtout peur de finir par faire un faux pas, ce serait tellement facile en même temps vu le nombre de fois où on se retrouve beaucoup plus proche l'un de l'autre qu'on le devrait. Au moins, je peux me vanter d'avoir de la résistance. Sauf que voilà, résistance ou pas, je ne suis pas infaillible non plus et parfois je me demande si ce ne serait pas franchement mieux si je finissais par céder, au risque de tout foutre en l'air mais...on est amis depuis toujours, on serait censé pouvoir surmonter n'importe quoi non ? Sauf peut-être ça...la raison pour laquelle je préfère ne rien changer. Comment je faisais avant pour juste ignorer tout ça ? Bon d'accords, pendant un certain temps je ne la voyais pas aussi souvent que maintenant, ça devait aider aussi. Sauf que maintenant que j'ai pris l'habitude de trainer régulièrement avec elle, les jours où je ne la vois me semblent étrangement différents, ennuyeux, longs. Ça devient grave ouais, je suis gravement accroc voilà. Qui aurait cru que ça pourrait m'arriver à moi un truc pareil.

Quoiqu'il en soit je suis son conseil d'aller faire sécher mon chandail pendant qu’elle monte à l'étage pour se changer. J'éponge du mieux que je peux mon jean avant de faire suivre la serviette dans la sécheuse. Après quoi je fais demi-tour pour aller me laisser choir sur le canapé accompagné de ma précieuse bière. Je regarde distraitement en direction de la grande baie vitrée d'où on peut voir le ciel, devenu encore plus noir, être déchiré par les éclairs. De mon avis à moi c'est un spectacle très agréable, mais je sais que Layla à horreur de ça. Une bonne chose pour moi, parce qu'entre nous je n'ai jamais manqué de remarquer qu'elle était plus colleuse pendant les tempêtes. Je devrais me flageller de penser à ce genre de trucs oui, mais c'est plus fort que moi. Je continue de fixer la vitre entre deux gorgées de bière en pensant que même si je suis désolé de lui avoir gâché sa soirée, je ne suis pas si désolé que ça, c'était soit lui ou moi, je préfère nettement moi...Elle finit par me rejoindre après un temps qui m'a semblé plutôt long pour quelqu'un qui était seulement partie se changer. Enfin quoique c'est quand même une fille donc si ça se trouve c'est un temps normal. Elle se laisse tomber à mes côtés et je la regarde lui glissant un sourire au passage. « Si t'as faim tu me le dis... ya de quoi nourrir une armée, comme toujours. » Faim ouais peut-être, mais pas spécialement envie de manger tout de suite. Je relève ma bière légèrement afin d'appuyer ma réponse. «Ça va, je vais me contenter de ça pour le moment.» Je la regarde, avant de pivoter pour m'appuyer sur le bras du canapé, repliant mes jambes entre mes bras. Je prends une autre gorgée tout en l'observant. «Tu t'es coiffé ?» Je parie que si, elle a pris le temps de se coiffer un peu, voilà pourquoi c'était si long...Elle s'installe plus confortablement à son tour avant de me lancer un regard moqueur. « J'aimerais bien pouvoir te passer un t-shirt, mais je crois pas qu'il soit à ta taille... dommage, le rose te va si bien » Je grimace à son dernier commentaire. Le rose me va bien ? Faudrait encore que j'accepte d'en porter, cette couleur est moche. Enfin, pour un mec, sur les filles c'est pas mal du tout. Quoi qu’encore là ça dépend, y'en a certaine à qui ça va bien, d'autres qui ont juste l'air de Barbie. «Pas la peine, je suis très bien comme ça, c'est pas comme s'il faisait froid non plus.» Je prends un air moqueur à mon tour en haussant les épaules. «Pourquoi...ça t'embête ?» Entre-nous j'aimerais bien qu'elle dise oui, mais bon. J'aurais pu faire exprès et virer le jean aussi, mais comme j'ai décidé de me garder une petite gêne...tant pis si je détrempe le sofa un peu. Je fixe à nouveau l'extérieur pendant qu'elle porte son attention sur son téléphone avant de me le montrer rapidement en spécifiant qu'il s'agit de Riley. Pour ma part je vais bien finir par recevoir un texto de Robby aussi, qui voudra savoir où je suis parce que je ne suis évidemment pas censé être avec Layla ce soir. «Tu lui dis pas que j'ai gâché ta soirée ?» Je ne sais pas si je vais dire à Rob que j'ai encore osé faire ça pour ma part, je l'entends déjà me sortir son grand discours que je connais par cœur d'ailleurs. Cela dit, pas envie de relancer le débat non plus, je m'occupe plutôt à me bouger une fois de plus, mais pour me rapprocher d'elle cette fois. Je lui tends ma bière pour lui offrir d'en prendre une gorgée si elle le veut. «Tu veux faire quoi ? Regarder l'orage par la fenêtre ?» Comme visiblement et un peu grâce à moi on est coincé ensemble ce soir, aussi bien essayé de s'occuper un peu...du moins jusqu'à ce que l'électricité lâche vu le vent qui fait dehors...

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Riley serait probablement découragée si elle avait été là. Elle avait été la première à être enthousiasme à l'idée qu'elle passe la soirée avec un nouveau mec, lui assurant qu'elle ne le regretterait pas. Sauf que sa meilleure amie n'avait pas pensé que Zack irait tout gâcher. Elle croyait plus que sa petite Layla s'amuserait comme une gamine en parlant de tout et de rien sur la plage jusqu'au coucher du soleil. Elle était la championne des scénarios de ce genre. Sa vie semblait être un film trop rose parfois... Bref. Avoir été là, de un, elle lui aurait dit de faire patienter un peu Zack en refusant de lui pardonner aussi facilement le soir même et de deux, elle lui aurait donné une claque derrière la tête pour l'avoir remplacé par Elliot ce soir en traînant avec lui chez elle une fois de plus. De son point de vue, elle ne devrait pas passer autant de temps avec son meilleur ami, pas tant qu'il restait vraiment que son ami. Elle ne voyait pas trop ce que Riley voulait dire dans ce sens, parce qu'elle accordait toujours de l'attention à ses proches et qu'elle n'était pas pour tourner le dos à Zack. Pas question. Elle acceptait bien de voir d'autre monde mais si ceux là finissaient tous par fuir... que pouvait-elle faire? Layla avait besoin de son meilleur ami près d'elle, parce que sinon... sinon c'était trop vide. Il manquait quelque chose sans lui. Elle ne pouvait pas le perdre et encore moins le laisser traîner dehors tout seul avec un temps de chien! C'était parfaitement logique de l'avoir invité sous son toit. Il en aurait fait de même. Et puis ça ne semblait pas l'emmerder de la voir aussi souvent. Lui qui était un râleur professionnel en plus de ça! Riley s'imaginait n'importe quoi et c'était de pire en pire parfois. Elle détestait lorsqu'elle se mettait à lui décrire Zack comme étant le dernier dieu vivant de cette terre. Ça l'exaspérait en fait. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire qu'il soit aussi... disons beau et...séduisant... et puis elle n'avait qu'à sortir avec lui si madame le trouvait tellement parfait! Faire comme toutes les autres filles groupies qui n'attendaient que ça, mettre la patte sur lui pour se faire plaisir! Ça ne fonctionnait pas comme ça la vraie vie, mais non! Chaque fille qui avait passé la barrière de meilleurs amis, l'avaient ensuite amèrement regretté. Une catastrophe. Voilà tout. Même dans les films ça se passait ainsi! Layla n'allait sûrement pas faire l'erreur d'écouter la rouquine et risquer de faire une horrible gaffe. Elle ne voulait pas tout briser. Et puis surtout, elle n'était pas amoureuse de Zack, non? Elle l'aimait bien, ça oui, c'était juste pas le même genre d'affection. Ça réglait bien le problème. Point final. Donc si les choses demeuraient ainsi, Riley n'avait pas à s'imaginer quoi que ce soit parce qu'elle passait beaucoup de temps à ses côtés. Elle était bien comme ça et puis ce n'était quand même pas un crime. Il n'y avait rien de nouveau dans le fait qu'elle traîne chez elle avec son meilleur ami. Toute cette histoire était inutile. Rien n'avait changé depuis leur jeunesse. Rien ne changerait maintenant. C'est ce qu'elle croyait et continuerait de croire jusqu'à preuve du contraire. Preuve qui n'avait jamais montré le bout de son nez encore, confirmant donc ses pensées.

Une fois mise au sec dans de nouveaux vêtements plus confortables, la blondinette s'installa dans le canapé pour rejoindre Zack qui devait l'attendre depuis un moment. Elle lui proposa en premier de manger un truc s'il avait faim, mais il décida de se contenter de sa bière pour tout de suite. Au pire, elle pourrait toujours leur faire une petite collation plus tard sans manger rien de trop gros. Tournant la tête vers lui, elle remarqua qu'il l'observait tranquillement. «Tu t'es coiffé ?» Bha non. M'enfin, ça dépend ce qu'il voulait vraiment dire en ce sens. Certes, elle s'était brossé les cheveux pour défaire quelques nœuds indésirables et remettre en place ses jolies boucles blondes, mais de là à dire qu'elle avait pris le temps de se faire une coiffure... probablement pas. Et puis pourquoi elle se coifferait pour lui s'il l'avait déjà vu bien pire que ça? Genre le matin ou bien en lendemain de veille... Bref, elle haussa simplement les épaules sans confirmer sa question, changeant plutôt de sujet. Il grimaça comme un gamin à son idée de lui faire enfiler un t-shirt rose, vu qu'il faisait sécher le sien. Bien entendu, elle n'était pas du tout sérieuse, quoi qu'elle se demandait à présent de quoi il aurait l'air dans cette couleur. Probablement d'un nounours! Ou il aurait juste l'air ridicule. Souriant à son tour d'une mine moqueuse, elle replaça le coussin entre ses bras, l'observant toujours. Ce serait quand même dommage de le cacher sous un t-shirt rose... «Pas la peine, je suis très bien comme ça, c'est pas comme s'il faisait froid non plus.» Pas comme s'il avait déjà eu froid tout court! C'était elle la première à avoir les mains froides ou les pieds froids, alors que lui semblait être une chaufferette sur pattes. «Pourquoi...ça t'embête ?» Avisant son air moqueur, elle conserva un air neutre, haussant une nouvelle fois les épaules comme si de rien n'était. Si ça l'embêtait? Bien sûr que non. Il faisait bien ce qu'il voulait. Ça ne la gênait pas vraiment. Ou peut-être que si, mais rien qu'un peu. C'était disons...rien que plus difficile de ne pas...regarder les détails. Avant que le rouge lui monte aux joues trop vite, elle détourna son attention sur son téléphone portable qui l'avisa d'un message de Riley. La voilà au moins sauvée d'un moment gênant. Que pouvait-elle répondre à son amie qui mourait de savoir les détails de sa soirée? La vérité, probablement. M'enfin, une partie de la vérité. Composant sa réponse qui l'informerait qu'elle était avec Zack, elle leva ensuite la tête vers lui. « Non, j'ai pas vraiment envie de lui en parler là tout de suite... On se dispute rarement, mais elle n'est pas toujours...d'accord avec mes décisions. » En gros, elle n'allait pas vraiment approuver ses explications. Une fois de plus, elle prendrait la défense de Zacky, alors qu'il était en fait le coupable. Elle ne souhaitait pas non plus justifier ses décisions sur un simple téléphone portable. Ça serait trop long, ce pourquoi elle le déposa sur la table basse pour l'avoir hors de porté de main. Riley devrait attendre pour comprendre. Le tonnerre gronda une fois de plus à l'extérieur, lui arrachant un faible soupire. Merci de lui rappeler l'orage, elle n'avait pas oublié... Laissant son meilleur ami se rapprocher doucement, elle leva ses yeux bleus vers lui, esquivant un petit sourire. «Tu veux faire quoi ? Regarder l'orage par la fenêtre ?» Pouah. Jamais. Lui volant volontiers une gorgée de sa bière, elle jeta ensuite un rapide coup d’œil vers la baie vitrée pour y observer les épais nuages noirs et le vent qui soufflait. Arf. Lui redonnant son breuvage, elle prit ensuite la parole. « Je préfère pas... je sens qu'il est pas d'humeur cet orage... » Il allait finir par grossir ou alors trouver le moyen de la stresser encore plus. Elle n'aimait pas ça, tous ses éclairs qui déchiraient l'horizon et ce sifflement violent du vent et de la pluie contre la fenêtre. Layla appréciait plutôt les petites pluies tranquilles. Pas les tempêtes. C'était Hawaii ici! Fallait pas plaisanter avec les orages. Ça pouvait finir en ouragan sans prévenir! Se glissant contre lui et quittant des yeux ce paysage sombre, elle replaça doucement son t-shirt. « Tu crois que ça va passer? » Parce qu'elle ne trouverait pas le moyen de se détendre en sachant la température extérieure aussi violente. Elle appréciait juste le fait que lui, contrairement à elle, semblait bien calme. C'était déjà plus aidant. Se collant tout doucement, elle prit la télécommande de la télévision plasma pour l'ouvrir. Ça changerait déjà le fond sonore. Elle oublierait peut-être l'orage de cette façon là, sauf en tombant sur la chaîne de la météo. Comme si personne n'avait remarqué le temps de chien! Puis tout à coup, la villa fût plongée dans le noir total à la suite d'un terrible coup de tonnerre, marquant que la foudre venait sans doute de frapper un poteau électrique quelque part. Ou alors c'était le vent. « AHHHHHHHH » Sursautant brusquement, Layla se jeta contre Zack, grimpant contre lui comme un pauvre chat effrayé. Le serrant fort, elle ne sentit plus que les battements de son pauvre coeur affolé contre sa poitrine. Bordel de merde qu'elle avait eu peur! Elle détestait ce genre de truc qui faisait faire le saut! Arf... de quoi la faire mourir là. Voyant qu'elle allait finir par étouffer son meilleur ami, elle réalisa soudainement qu'elle l'avait pratiquement attaqué sur le coup. La blondinette se redressa vivement, tombant à la renverse contre le sol, ce qui acheva de la réveiller. « aie... désolé...» Rampant un peu plus loin, elle se remit sur pied en s'éloignant en vitesse du canapé pour essayer d'ouvrir les lumières. Sans succès. Rien ne fonctionnait. Sur les nerfs, elle fila vers la porte principale. « Merde, je dois trouver Harley...et si elle était dehors han? Je peux pas la laisser toute seule je dois faire quelque chose... » Énervée, elle tourna un peu en rond, perdu. Si elle sortait dehors... ce serait imprudent. Mais elle ressentait un urgent besoin de retrouver sa sœur pour l'avoir près d'elle. Ça la rassurait au moins. Elle ne se souvenait même plus où elle était passée!

[SEXY LITTLE BITCH.]

Peut-être que je profite effectivement de la situation, mais je m'en fiche. Je lui ai gâché sa soirée avec l'autre crétin et je sers de remplaçant, ça m'arrange bien, je ne vois pas pourquoi je me sentirais coupable non ? J'aurais fait quoi sinon ? Je serais resté toute la soirée dans ma chambre à perdre du temps, surement puisque apparemment Robby était appelé ailleurs pour la soirée. Je ne sais pas trop ce qu'il fait d'ailleurs. L'idée de le texter pour savoir me traverse l'esprit, mais je me ravise bien vite, parce que si je lui demande il est où, forcément il va me poser la même question après et je vais devoir lui dire que je suis avec Layla alors que ce n'est pas supposé être le cas. Bref, je lui dirai demain s'il insiste pour savoir. Il me grondera comme il a l'habitude de faire et moi bah...je ne l'écouterai pas comme j'ai l'habitude de faire. J'ai jamais aimé qu'on me fasse la morale et je n'ai jamais compris pourquoi les gens s'obstinaient encore à le faire compte tenu du fait que j'en fais toujours à ma tête quand même. Ça a toujours été ma seule façon de tirer des leçons. Écouter les conseils des autres ça ne fonctionne pas, moi il faut que j'expérimente et que je me casse la gueule sinon ça ne sert à rien. Et encore si je ne me la casse pas assez fort, je recommence quand même aussi illogique que ça puisse être. Sauf que voilà, je n'ai pas honte de ça non plus, je suis un casse-cou, une tête brûlée, c'est comme ça que je fonctionne et c'est ça qui me rend l'existence intéressante. J'aime dépasser les limites, pousser les barrières, me mettre en danger, je carbure à l'adrénaline. Pour certains ça peut être difficile à comprendre, le fait que quelqu'un puisse aimer se mettre volontairement en danger, mais pour ceux qui sont comme moi, c'est tout ce qu'il y a de plus naturel. M’empêcher de faire tout ça, ce serait comme me mettre en cage, je ne le supporterais pas.

Enfin cela dit ça ne veut pas dire que je ne suis pas capable de me tenir tranquille non plus, par exemple quand je suis avec Layla, je suis radicalement différent. Là où je suis souvent détestable et complètement désintéressé avec les autres, quand je suis avec elle, je suis presque aux petits soins. Il lui suffit souvent de me demander quelque chose pour que j'obtempère immédiatement, pas toujours sans râler, mais je finis par le faire quand même. Pourquoi ? Parce que je suis faible de un, parce que je veux lui faire plaisir de deux et parce que...faire un effort pour elle ça ne me semble pas être un sacrifice. Robby me dit qu'elle me fait perdre la tête parfois, ce n’est pas faux. Si elle me demandait d'aller m'assoir sur la ligne jaune, je serais bien foutu de le faire...enfin...peut-être pas, mais bon tout pour dire...ce que Layla veut, Zack le veut. C'est aussi dramatique que ça. Et pour l'instant, je crois qu'on peut bel et bien dire que je profite de la situation. Je sais parfaitement que Layla a peur des orages et donc ce n'est pas une surprise que mystérieusement je décide de me rapprocher d'elle pour la coller un peu. Ça reste quand même subtil avec le prétexte de l'orage même si au fond, tout ce que je veux c'est être près d'elle. « Je préfère pas... je sens qu'il est pas d'humeur cet orage... » Moi je le trouve plutôt bien cet orage. Plus ils sont gros, plus je les aime et pas seulement à cause des vagues...peut-être parce que j'aime bien le chaos tout simplement. Après quoi elle se glisse contre moi, à ma plus grande satisfaction en toute honnêteté. Voilà exactement ce que je voulais. « Tu crois que ça va passer? » Entre-nous, j'espère bien que non, mais bon...je ne dois pas être trop gourmand non plus, au risque de finir par faire un faux pas. «Ça finit toujours par passer Layla...c'est rien qu'un petit orage...le temps change tellement vite ici...» Bon pas si petit que ça, mais ce n'est pas un ouragan non plus, donc à mon avis il n'y a pas lieu de s'énerver. Quelques instants après, le tonnerre claque de nouveau, mais cette fois la villa est plongée dans le noir. Il manquait plus que la panne de courant. Je souris en entendant le cri poussé par Layla, mais avant que j’aie le temps de dire quoique ce soit, elle est déjà grimpée sur moi pour me serrer comme un coussin. «...Layla...c'est juste une panne...» Et comme si elle réalisait soudainement ce qu'elle faisait, elle se recule vivement pour finir le derrière contre le plancher. « aie... désolé...» J'arque un sourcil, bien plus surprit par sa réaction que par le noir dans lequel on vient d'être plongé. «C'est pas grave...» Je me relève tranquillement avec l'intention d'aller allumer quelques chandelles, mais Layla par en flèche vers la porte principale. « Merde, je dois trouver Harley...et si elle était dehors han? Je peux pas la laisser toute seule je dois faire quelque chose... » Quoi ? Je la dévisage, autant que la noirceur me permet de le faire. Elle est sérieuse là ? «Euh...Layla...tu vas pas sortir dehors...Harley est surement à l'abri quelque part, t'as pas à t'inquiéter pour elle...depuis le temps que la pluie tombe, elle doit pas être en train de se doucher dans la tempête...» Je m'approche d'elle, glissant un bras autour de sa taille, pour l'attirer vers-moi. «Calme-toi et aide moi plutôt à trouver de la lumière.» Et dans l'espoir de finir de la rassurer un peu, je dépose un baiser sur son front, tout en lui prenant la main pour la trainer à ma suite. «Tu viens ? Ça devrait pas tarder à revenir...» Que j'ajoute en parlant bien sûr de l'électricité. C'était surement qu'une question de temps. Et puis de toute façon, moi ça ne m'embête pas trop.

[IT'S US AGAINST THE WORLD.]

Lorsqu'elle n'était qu'une gamine encore, les soirs d'orages Layla les passait dans le lit de sa petite sœur. Sans bruit, elle allait la retrouver en se glissant à ses côtés avec l'excuse parfaite aux bords des lèvres. Elle disait qu'elle devait veiller sur elle au cas où elle aurait peur, alors qu'en vérité c'était Harley qui servait de présence réconfortante à la blondinette. Son calme la calmait tout simplement. Elle réussissait à penser à autre chose que le bruit et le déluge extérieur. Elle avait uniquement besoin d'une bonne couette ou doudou et d'une sœur près d'elle. Parce qu'il était hors de question de prévenir ses parents. De toute façon, son père avait horreur d'être réveillé en pleine nuit vu qu'il se levait toujours très tôt pour travailler. L'avenir appartient à ceux qui se lève tôt, qu'il répétait souvent. Bref, valait mieux se glisser dans le lit de sa sœur. Même en vieillissant, ça ne s'était pas particulièrement amélioré, peut-être rien qu'un peu, mais l'angoisse demeurait présente lorsqu'il y avait un gros orage dans l'air. Elle devenait juste un peu plus silencieuse qu'habituellement, se repliant dans un coin ou contre quelqu'un. Layla aimait se blottir, peu importe dans quels bras et juste attendre que le mauvais temps passe. Tant qu'elle n'était pas seule, tout allait bien. Il était pourtant faux de penser qu'elle était une fille peureuse de nature. Elle n'aimait pas les orages, okay, mais mis à part ça... La blondinette ne craignait pas les requins, les araignées ou ce genre de truc très courant. Elle n'avait pas peur du noir, ni des hauteurs. Elle avait le don de s'effrayer pour des petites choses sans importances. Peur de se perdre par exemple... ce qui l'avait poussé à connaître par cœur tout le terrain de sa ville et des alentours! Niveau orientation, elle était très douée et ne s’inquiétait plus de se perdre quelque part en marchant un peu trop loin. Le reste ah bien, elle craignait les chauves souris, allez savoir pourquoi! Elle détestait ses bêtes et fort heureusement, il y en avait pas vraiment dans le coin. C'était rare. Mais rien qu'à l'idée de se retrouver seule dans une vieille grotte sale avec ses bestioles qui lui passent au dessus de la tête... ouf, non merci! Elle crèverait de panique. Par chance, très peu de gens savaient ce qui lui faisait peur, elle n'en parlait pas et puis de cette façon, jamais personne ne se moquait d'elle à ce sujet. Les gens s'amusaient déjà à rire de Riley et de sa peur des papillons... Peur totalement illogique, mais bon. C'était drôle en effet, mais elle n'aurait pas voulu que tout le monde s'amuse d'une de ses peurs à elle. Il y avait que ses proches qui savaient pour son inconfort niveau orage, sinon, on ne le remarquait pas spécialement si on ne prenait pas le temps de l'observer. Ça se cachait plutôt bien.

Elle était donc parfaitement bien là, installée près de Zack et heureuse de ne pas être complètement seule pour la soirée. Elle aurait un peu plus paniqué disons. D'une voix calme, elle lui demanda s'il croyait que ça serait long avant que le temps redevienne plus clément, ce à quoi il répondit qu'un orage ne durait jamais bien longtemps dans un coin où la météo était changeante. Vrai qu'ici... il y avait le soleil, dix minutes plus tard, de la pluie et ensuite peut-être même encore du soleil. Bref, elle savait bien que le temps jouait parfois quelques tours, elle demandait uniquement cela pour tenter de se rassurer elle-même. Malheureusement, quelques secondes ensuite, l'orage frappa de nouveau, coupant l'électricité de sa maison. Sur le coup, la blondinette eut le réflexe de se jeter sur son meilleur ami en lâchant un cri, s’agrippant à lui comme s'il était une bouée de sauvetage. Ce coup de tonnerre l'avait drôlement faite sursauter et elle ne s'était pas imaginée que la villa serait plongée dans le noir en plus de ça. «...Layla...c'est juste une panne...» Lorsqu'elle réalisa enfin qu'elle l'étouffait presque dans ses bras, Layla se décolla d'un geste sec. Qu'est-ce qu'elle avait à lui grimper dessus ainsi? Okay elle avait eu peur, mais n'empêche qu'elle pouvait se contrôler un peu aussi. Elle n'avait pas 5 ans. D'une petite voix, elle s'excusa brièvement avant de se relever en coup de vent pour chercher quoi faire. Aucune lumière ne fonctionnait, bien entendu, alors aussi bien ne pas chercher à les allumer. Un peu perdu et paniqué, elle s'arrêta finalement devant la porte principale. Sa sœur. Elle devait la trouver. Cette pensée flottait dans son esprit, l’inquiétant encore plus. Elle était où? Elle faisait quoi? Pourquoi elle n'était pas rentrée? Elle pouvait être prise quelque part, qui sait. Pas très cohérente, elle se parla à voix haute pour chasser ses inquiétudes. «Euh...Layla...tu vas pas sortir dehors...Harley est surement à l'abri quelque part, t'as pas à t'inquiéter pour elle...depuis le temps que la pluie tombe, elle doit pas être en train de se doucher dans la tempête...». Layla demeura bêtement sur place, le regard rivé sur la porte. Zack devait avoir raison. Sa sœur n'était sans doute pas sous la pluie avec cet orage. Elle n'était pas bête à ce point. Elle allait bien se débrouiller sans elle, sauf que la blondinette aurait aimé l'avoir à ses côtés juste pour être certaine. Son meilleur ami se rapprocha doucement, glissant son bras autour de sa taille pour l'attirer à lui. Sans broncher, elle leva la tête vers lui, distinguant vaguement ses traits à travers le noir. «Calme-toi et aide moi plutôt à trouver de la lumière.». Avant qu'elle ne prononce un mot, il déposa un baiser sur son front. Un petit sourire timide se glissa sur les lèvres, avant de se faire entraîner par la main à la suite de Zack. « J'ai... des chandelles qu'on pourrait prendre... dans ma chambre. » C'était le premier endroit qu'elle avait songé pour des chandelles et pour avoir un peu de lumière. Elle ne se souvenait plus où elles étaient dans la cuisine, mais dans sa chambre, elle le savait par cœur, donc ce serait plus facile à trouver rapidement. Ça ferait l'affaire en tout cas. Layla laissa Zack prendre les devant, grimpant les marches de l'escalier jusqu'au second étage. Elle n'avait pas à être inquiète après tout. Il était là et puis elle pouvait bien compter sur lui. La situation ne semblait pas l'embêter, ce qui était une bonne chose, car s'il paniquait, elle paniquerait aussi. Il la fit passer devant une fois dans sa chambre et Layla tendit le bras vers son meuble en bois de palmier, tirant sur le deuxième tiroir. Bingo. Elle farfouilla à peine, récupérant deux grosses chandelles à la vanille. Un peu de lumière ne ferait pas de tord. Posant la petite boîte d'allumette dans la main de Zack, elle lui tendit ensuite les chandelles pour les allumer. « Ça risque de sentir la vanille, mais au moins... on pourra y voir un peu plus clair... » On pouvait encore entendre le bruit de la pluie qui frappait contre les fenêtres, le vent se mettant de la partie. Il pouvait bien manquer d'électricité aussi! Observant son meilleur ami à la lueur de la flamme, elle lui lança un petit sourire rassurant. « Ça pourrait être pire j'imagine... » Il n'y avait pas d'ouragan, ils étaient parfaitement en sécurité ici et puis elle n'était pas seule. Déposant sa chandelle sur le meuble, elle posa ses fesses contre son lit. Bon, ils risqueraient peut-être de trouver le temps long, mais ils survivraient bien à cette panne. D'ici quelques minutes, ça se replacerait sans aucun doute. Un bruit étrange résonna tout à coup dans la villa, la poussant à se relever encore une fois. « C'était quoi ça? » Devenait-elle vraiment parano à ce point? Pourtant... le bruit résonna une nouvelle fois. Bordel, on aurait dit que quelqu'un cognait à la porte. De nouveau inquiète, elle attrapa le bras de Zack pour se serrer près de lui. « Non mais je ne suis pas folle, il y a quelque chose... ou quelqu'un... » Et le système d'alarme était hors service sans électricité. Super pratique. Elle ne devait surtout pas imaginer trop de choses. Comme par exemple un cambrioleur ou bien un psychopathe. Arf. Le genre d'histoire d'horreur pas sympa. « Zack, va voir toi... » Évidemment. Elle n'avait aucunement le courage de jeter un coup d’œil en bas. Et si on était entrer chez elle hum? Non, elle devait rester terre à terre aussi, c'était pas logique, qui voudrait se cacher dans sa villa? Si ça se trouve c'était Harley, mais normalement elle s'annonçait avant. Là c'était complètement silencieux... sauf la pluie, le tonnerre et ce bruit pas normal. Sur ses gardes et à l’affût du moindre son, la blondinette demeura blotti contre son meilleur ami. D'ailleurs, s'il allait voir en bas... elle ne le laisserait pas partir sans elle! Imprudent de se séparer.